Alchemical Wake – Cassiopea


Ce disque est pas passé loin de l’oubli le plus total. Dans le flot d’albums qui sortent chaque mois, il est difficile d’identifier les groupes à potentiel, les albums qui ont « ce petit truc » qui mérite une seconde, puis pourquoi pas une troisième écoute… Alchemical Wake ne fut pas de ceux-là, et on n’est pas passé loin de le retrouver perdu au fond du disque dur. Sans cette petite touche d’abnégation (et toujours ce professionnalisme sans faille) votre serviteur serait passé à côté de ce pourtant excellent disque. Car il en faut un paquet d’écoutes pour le digérer celui-là !

La musique du duo sarde est aride, leur doom est brut, austère, froid et simpliste. Nos deux jeunes italiens développent un spectre musical qui emprunte à plusieurs écoles du doom moderne. En premier lieu, largement, on entend du Ufomammut : ce riffing froid et dur, ce goût pour la lancinance et la répétition ad libitum de ses mêmes riffs… On entend même à de rares occasions (sur « Andromeda » ou « Libra » par exemple) des lignes vocales au traitement sonore proche de celles de Urlo, le bassiste-vocaliste du trio de leurs compatriotes. On entend aussi du Bongripper chez Alchemical Wake, et oui ! L’intro de « Libra » par exemple ou « Noctua », même si elles ne peuvent pas se prévaloir du son gras et massif des grands maîtres doomsters de Chicago, proposent certains de ces riffs emblématiques et une succession de « virages » ou parenthèses sonores très intéressants (en particulier toutes les relances de « Noctua » vers un bien beau final). Et puis on entend de l’indus, du sludge…

Le duo est jeune (existent depuis quelques années seulement, c’est leur premier album) et la marge de progression existe. La mise en son notamment se cherche un peu : même si la lourdeur propre au genre est là et bien là, ça manque de rugosité, de graisse et de colle. Ce son est efficace, mais trop conventionnel pour se distinguer. Autre remarque sur les compos justement : certains morceaux se perdent un peu dans la répétition, leur cheminement pouvant apparaître confus. Pour autant, on se laisse quand même absorber par ces colosses (qui dans certains cas vont taquiner les 14 minutes) sans vraiment s’ennuyer… pour peu qu’on soit prêt à se laisser absorber. Car répétons-le, ce disque est difficile à cerner, le volume des riffs, leur grâce, ne convainc pas rapidement. Mais dès lors que l’on laisse sa chance au produit, on est conquis.

On recommandera donc ce disque aux amateurs de doom dans ses penchants les plus modernes, quand il est lent, lourd et répétitif en particulier.

 

Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

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