(2012 – sortie sur le label “A tant rêver du roi” www.atrdr.net)
Belle étrangeté en soi que la découverte de ce combo en droite provenance du profond sud ouest français, patrie hautement rock’n’roll s’il en est. Ce quintette atypique (je vous passe le détail du line up, mais y’a plein de guitaristes, un tiers de bassiste, un claviériste), doté d’un patronyme à coucher dehors, est apparemment foncièrement décidé à ne rien faire comme les autres, par principe. L’objet ici présenté, déjà, joue la carte de l’originalité : le boîtier du CD est en carton, de format intermédiaire, fermé par des aimants, doté d’un artwork plutôt sympa. Ledit CD dure à peine 29 minutes pour 5 chansons, ce qui, “techniquement”, le qualifierait d’album, mais qui l’associe plus à un EP pour le commun des mortels (à noter qu’il est vendu au très modeste prix d’un EP, ce qui vaut le coup). Bref, j’ai même pas encore enfourné le skeud que déjà je sais plus où donner de la tête.
Heureusement, les hurlements de Max sur l’intro de “Dig it!” remettent mes neurones en place ! Ce furieux brûlot à la prod très garage déroule son riff impeccable, baigné de nappes de synthés totalement “Doors-iennes”. Plus subtil qu’il n’y paraît, le titre continue sur un break laissant la part belle justement au dit clavier, enchaînant avec un petit solo de gratte lancinant, presque anémique. Difficile de ne pas entendre des touches de QOTSA dans “In the rays of your light” (la seconde guitare complètement “robot-rock” en fond, et ce couplet lancinant bien saccadé ne tromperont personne). Le passage “clap your hands” au milieu, ainsi que quelques arrangements sur le reste de la galette, nous rappelleront les grandes heures des Tokyo Sex Destruction. De manière assez incongrue (et certainement involontaire !) le break au milieu du titre fait penser au Danzig des années 90. Mais revenons aux choses sérieuses avec le superbement nommé instrumental “No beer = no lyrics” : sur plus de 7 minutes, le groupe nous balade entre sonorités hétéroclites et ambiances variées. On pense un peu au Dredg de “Leitmotif” parfois (surtout sur la montée en régime sur la fin), lardé de passages presque “festifs” portés par un clavier particulièrement décalé. “Who cares about an old man like you ?” est le titre que j’aime le moins, tempo lent un peu trop poussif à mon goût. Retour au trip “Ray Manzarek meets QOTSA” avec le titre éponyme de l’album : passages lancinants, rythmique roborative, chant occasionnellement “Lanegan-esque”. Plutôt bien gaulé.
Ce disque venu de nulle part, au final, laisse un goût de “revenez-y” assez marquant : l’écoute du CD n’ennuie jamais, elle interpelle, fait sourire, fait plaisir, mais ne laisse jamais indifférent. Les compos audacieuses, dérangeantes presque, proposent juste ce qu’il faut de riffs bien catchy pour donner envie de voir le groupe botter des culs sur scène. On aimerait toutefois entendre quelque chose de plus substantiel, un album plus conséquent par exemple, pour essayer de mieux appréhender le potentiel du groupe : les 5 facettes très différentes présentées ici ne permettent pas de cerner le groupe complètement, même si c’est peut-être dans tous les cas un voeu pieux.
Laurent
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