Pour beaucoup d’amateurs de stoner, le nom de Brant Bjork est automatiquement associé à Kyuss et Fu Manchu. Les deux lignes de son curriculum vitae qui ressortent, celles qu’on retient, celles que le DRH biffera au Stabilo pour éventuellement retenir la candidature. Cette période sur laquelle les interviews ne cessent de vouloir revenir est pourtant finie depuis bien longtemps et sa carrière solo a depuis largement dépassé tout ce qu’il a pu faire avant.
Comme s’il voulait inconsciemment ou non que tout le monde se mette bien ça en tête, son 13ème album se nomme Brant Bjork. Fini aussi le &. Plus de The Bros, The Operators, The Low Desert Punk Band.
L’autre raison qui est moins sujette à interprétation, c’est que Brant retrouve la méthode de travail de ses débuts en jouant de chaque instrument. Tout comme il l’avait fait sur le cultissime Jalamanta, cet album ne doit dans son interprétation rien à personne d’autre que Brant.
Plus de 20 ans séparent son premier album qui aurait pu s’appeler Brant Bjork d’ailleurs, de ce nouvel opus. Deux décennies de musique, de tournées, de rencontres et donc d’influences. Deux décennies qui font que même si la méthode est la même, le résultat ne peut qu’inévitablement être différent. Ne vous attendez donc pas à un Jalamanta 2, ce n’est pas le cas. Les grincheux diront que ce n’est malheureusement pas le cas.
Bien qu’un retour aux sources, cet album n’est absolument pas un changement de cap ou une quelconque révolution. Brant utilise les mêmes recettes avec les mêmes ingrédients et arrivent donc peu ou prou au même résultat. C’est cool, c’est agréable à l’écoute, surtout que la production est aux petits oignons, mais ça ne changera pas la face du rock’n’roll.
Globalement homogène, l’album est bien construit et ne souffre d’aucun temps mort. Un peu court avec ses 8 titres pour moins de 40 minutes, on évite le remplissage avec des titres moyens ou trop longs et on évite surtout la lassitude. Quelques petites fulgurances par-ci par-là mais nous sommes ici avec un album relativement calme, ne se hasardant que rarement sur des rythmes plus soutenus et parcourant des chemins connus. On peut bien entendu regretter le temps où Brant Bjork prenait des risques (Saved by Magic en est le parfait exemple) mais il a toujours fait ce qu’il avait envie de faire, ni plus ni moins. Et sur cet album, il avait visiblement envie de tranquillement poser ses rythmes, de ne pas bousculer les choses.
L’ensemble est de bonne facture et fait le job, on ne s’ennuie pas pour peu qu’on aime ce style cool et détendu. Brant Bjork poursuit donc son chemin, à son aise.
Le constat final est le même que pour la plupart des albums de Mister Cool. Si vous avez aimé les précédents, celui-ci trouvera sa place sans vous décevoir aux côtés des autres. Si vous n’avez jamais accroché au rock tranquille du californien, passez votre chemin.
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