Formé en 2005 à Vérone, Kayleth fait partie de ces groupes biberonnés par le stoner californien des années 90 et le rock plus spatial de Monster Magnet. Après deux albums à nous conter des histoires de voyages intersidéraux, le quintette s’est décidé à rentrer sur notre bonne vielle Terre tout en se mettant à la place d’explorateurs revenant sur notre planète après un long périple.
Au garage l’astronef donc, et bonjour la carlingue pleine de poussières ! 2020 Back To Earth démarre pied au plancher avec “Corrupted” et l’on retrouve d’emblée l’énergie des riffs et des synthés qui faisait la force de leur second album Colossus. Rien de bien original jusqu’ici mais l’entame de l’album offre tout de même quelques effets et enchainements qui annoncent la couleur de l’album. Car 2020 Back To Earth complète intelligemment cette base puissance et spatiale des premiers albums avec des ambiances rappelant Truckfighter sur “Cosmic Thunder” ou “By Your Side”, notamment par la simplicité des rythmiques et les effets apportés sur les guitares. On y retrouve aussi des sonorités plus lourdes sur “Sirens” ou “Delta Pavonis” qui est porté par un duo basse/guitare massif venant s’opposer aux synthés lumineux et à un chant qui essaie tant bien que mal de nous faire décoller vers des hauteurs inconnues.
Ce troisième album de Kayleth est fournis en influences et serait presque trop riche musicalement si on le comparait à ses prédécesseurs. Mais cette volonté du groupe de ne pas reposer sur leurs acquis donne toute sa saveur à 2020 Back To Earth qui nous livre une belle panoplie de payasages. On imagine les côtes d’un pays ensoleillé avec des morceaux aussi simples qu’entrainants comme “Electron” ou “By Your Side”. Puis on part pour des contrées plus aériennes et rocailleuses avec “Lost in the Canyons” et “Avalanche”. Tout ce chemin nous amène finalement devant le moulin à eau de Mapledurham avec “Sirens” et son atmosphère doucement occulte. L’album se termine par l’OVNI “Cosmic Thunder” qui vient marteler nos oreilles avec son groove rappelant des groupes de pop-rock comme Franz Ferdinand. Porté par des synthés de l’espace, le titre indique parfaitement la fin du voyage. Kayleth décide finalement de retourner dans sa soucoupe volante pour repartir au loin…
Cette variété dans le son de 2020 Back To Earth se distingue aussi par l’intégration intelligente d’éléments vocaux ou instrumentaux moins évidents. Le morceau le plus représentatif de ce sentiment étant sans doute “Lost in the Canyons” avec son planant mélange de psychédélisme et de vitesse contrasté par une seconde partie pesante et mélancolique, sublimée par un solo de saxophone (et le saxophone c’est comme la carioca… Une fois que tu y goutes, tu ne veux plus que ça…). On peut aussi sentir une influence punk-rock sur les refrains des titres les plus énergiques.
En finalité, Kayleth livre ici un très bon album de stoner-rock, variant les plaisirs tout en restant efficace et percutant. Au delà des qualités musicale de 2020 Back To Earth, il faut aussi loué le chant de Enrico Gastaldo qui, tout en restant simple, s’accorde naturellement sur chaque morceau et augmente l’enthousiasme qu’on a en écoutant le disque. Au fil des écoutes, on se prend même à penser qu’il ne serait pas étonnant de voir Kayleth continuer à étoffer leur horizon musical… En tout cas, le rendez-vous est pris pour la prochaine aventure !
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