Heavy Psych Sounds est l’un des labels transalpins les plus dynamiques, partageant avec leurs collègues de Go Down Records cette double vocation de plateforme pour la diffusion de groupes internationaux, mais aussi de support pour bon nombre de groupes italiens à la notoriété balbutiante. My Home On Trees en fait partie. Le quatuor milanais a choisi Heavy Psych Sounds (à moins que ça ne soit l’inverse) pour sortir son premier album, ce How I Reached Home, après moins de trois ans d’activité.
Petit album par la taille, déjà, notons-le : 36 minutes pour 7 titres (6 en réalité, l’un étant un simple extrait du « War Of The Worlds » radiophonisé d’Orson Welles). Pour un premier album, c’est soit fichtrement couillu, soit suicidaire (soit naïf…). Pour nous en tout cas c’est un peu court. Musicalement, le groupe évolue dans un stoner rock qui ratisse assez large, un pied dans le desert rock californien, un pied dans le heavy doom old school grand-briton.
Le combo de formation instrumentale assez traditionnelle (guitare – basse – batterie) propose la spécificité de compter en ses rangs une chanteuse, Laura Mancini. Ni Jex Thoth ni Elin Larsson (pourtant des références mentionnées dans la bio du groupe…), Mancini fait le job ; sans être légendaire, son organe efficace apporte comme on l’imagine une touche d’originalité au combo.
Avant de nous laisser le loisir de trop réfléchir, My Home On Trees dégaine son atout maître d’entrée de jeu : la présence de Steve Moss (gratte et beuglements chez The Midnight Ghost Train) tout en gutturalité quasi growlesque, apporte la salvatrice couche de bitume encore fumant sur un « Winter » déjà bien rentre-dedans à la base. Casting réussi. On tape fort très vite ; va falloir assurer derrière pour tenir la baraque. Et c’est là que les fondations présumées paraissent peut-être un peu fragiles. La suite de la galette oscille entre le très bon et le moyen. Sur 6 titres en tout, il est dommage d’en trouver des dispensables ; or c’est bien le cas de titres comme « I Forgot Everything » ou « Don’t Panic », qui ne laisseront pas de trace dans la postérité. En revanche, d’autres comme le bouillonnant « Arrow » (malgré son insolente – indécente ? – collusion Kyussienne) propose deux tiers très intéressants, ainsi que le groovy mid-tempo « Resume » et ses volutes d’harmonica qui ne manque pas d’intérêt.
Bref, My Home On Trees est un groupe jeune. How I Reached Home est un album humble, honorable, mais qui ne lui permet pas d’exploser et de faire sa place dans un genre foisonnant. Avec seulement 6 titres aussi disparates, le quatuor est trop dans la démonstration de ce qu’ils savent faire, mais se disperse trop pour produire un disque massif, en tension. Toutefois, quelques fulgurances captées ici ou là piquent notre curiosité : débarrassé de ses embarrassantes références (les plans Kyuss sont un peu too much…), et focalisés sur un album plus dense, plus homogène, ce groupe peut faire mal, le potentiel est là.
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