Image surexposée et mise au point douteuse, fripes d’un autre âge, cinq chevelus à moustaches le regard dans le vague et à l’attitude faussement décontractée, voilà ce qu’on a entre les mains quand on découvre le premier album du groupe Texan White Dog. Donc on peut s’attendre à un parangon de psychédélisme dès que l’on aura foutu la plaque sur la platine vinyle (Car oui, si on acquiert un tel objet, il faut faire fi du CD). Selon sa propre légende le quintette aurait été cryogénisé dans le courant de l’année 77 dans les souterrains d’une installation secrète et réanimé à notre époque. On se demande d’ailleurs pourquoi les avoir décongelés…ah bah, si, pour sortir leur album, White Dog.
Avec ce premier album on assiste à la résurrection des vibrations de la fin sixties et du courant des seventies. Dès les premières notes le groupe nous plonge dans un univers à l’image de la pochette du disque. Les morceaux sont des patchworks de ce que ces années ont produit de meilleur. Les gars baladent l’auditeur le long des routes du rock progressif, s’égarent aux confins du psychédélisme et réveillent parfois les origines du métal ou effleurent encore la charnière jazz avec un swing bien balancé façon Tequila comme sur “Sawtooth” ou “Snapdragon”.
Aucun des morceaux n’échappe au rappel de références conscientes ou inconscientes toujours old school. C’est d’ailleurs ce qui fait probablement que les titres seraient de parfaits supports pour des films, “The Lantern” aurait pu être la bande son d’un Robert Altman ou “Pale Horse” d’un Quentin Tarantino.
Sans que le mix de cette pièce soit exceptionnel, sans qu’elle ne s’inscrive au panthéon des défricheurs de style, il faut admettre que White Dog arrive à implanter ses mélodies efficacement dans le crâne, le thème de “Black Powder” ou encore les crochets aguicheurs de “Crystal Panther” s’installent mine de rien et quelques jours après ils sont encore là au détour d’une pensée ou sur le chemin d’une rêverie quelconque.
White Dog n’a sans doute pas grande prétention si ce n’est celle de nous replonger dans ce que le rock psychédélique a fait de meilleur. Le quintette puise son inspiration d’une référence à l’autre pour construire un album équilibré et à la cool que je ne saurais que trop vous conseiller de découvrir malgré une sortie très confidentielle.
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