The Electric Mud – Burn The Ships


 

Il y a peu j’ai entendu quelqu’un dire “Le stoner, c’est le blues du metal.” Je ne sais pas si la phrase fera date mais ce qui est certain c’est qu’il y a tout de même des cas où cela se vérifie. The Electric Mud tape en plein dans cette définition avec son second album, Burn The Ships malgré un  titre qui passerait pour un hommage à Orange Goblin. Le quartette fait résonner les accents du blues depuis la Floride rien qu’avec son nom, rappel de l’album blues psyché de Muddy Waters daté de 1968. Avant même l’album on sait qu’on tient là quatre esthètes qui vont défendre les couleurs du blues.

Bien entendu tout n’est pas blues dans cet album sinon il n’aurait rien à faire dans nos pages, « The First Murder On Mars » ouvre l’album pleine balle et enchaine avec « Stone Hand », morceau dans la pure tradition stoner, le titre ne ment pas. The Electric Mud sait travailler en agressivité et les grattes ne délaissent pas la saturation mais même si le groove chaleureux de la voix plonge l’auditeur dans une salle de pub fleurant la bière et le tabac, bien souvent les boucles lancinantes ne crachent pas sur leurs origines blues (« Good Monster », sonnant comme si Popa Chubby s’était assagi). Les origines finissent par ne plus se cacher, l’album aboutissant sur un « Terrestrial Bird » qui n’a plus rien de stoner et offre à l’auditeur un pur moment d’extase blues. Il faut dire que c’est de là que vient The Electrical Mud quand on écoute leur précédent opus « Bull Gator ». Alors quoi ? S’agirait-il d’un accident qui nous a poussé la présente rondelle sur la seule base de sa production chez Small Stone Records et la faute à quelques titres assimilables à la famille du desert rock? Pas si sûr…

Il ne faut pas beaucoup d’efforts pour se raccrocher à « Reptile » et son chant proche de celui Neil Fallon pas tant sur la tessiture de voix que sur la qualité rythmique d’ailleurs. Le sel de l’album résidant indéniablement dans « Priestess » et son intro catchy à souhait. Les riffs coulent avec malice sur une batterie qui promet son heure de gloire. Une basse qui roule généreusement, une rondeur où une fois faite la jonction avec les guitares, prend naissance à nouveau un blues rock aux accents fermement metal. Le tout est très beau et enthousiasmant, le dernier tiers de la piste est un creuset où se fondent les instruments et les genres.

Rebelote sur « LedBelly » (encore une référence au blues?), The Electric Mud fait le hold-up, la compo astucieuse mine de rien assure l’avènement de la batterie avec un solo de près de 3’30 minutes où l’on assiste à la métamorphose du batteur en poulpe. Les camarades aux cordes servent la soupe au batteur avec l’intro et ne reprennent la main que pour la conclusion, cachant habilement une piste totalement dévolue au solo de percussions.

Dans cet album rien n’est ni trop paisible ni trop violent. Les floridiens jouent entre deux eaux sans faux pas. La galette navigue sans cesse entre blues rock et stoner pur sucre. Il semble peu probable au final que cette nouvelle signature de Small Stone Records ne soit que le fruit du hasard. Burn The Ships file malheureusement à une vitesse incroyable, c’est une grosse frustration quand l’album s’arrête abruptement à la fin de « Terrestrial Bird ». Moins de 45 minutes c’était trop peu pour être vraiment satisfait, on espère rapidement une autre production toujours aussi aguicheuse.

 

Note de Desert-Rock
   (7,5/10)

Note des visiteurs
   (8/10 - 1 vote)

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