Bow To Your Masters – Deep Purple


 

Un premier volume de Bow To Your Masters avait rendu hommage à Thin Lizzy, cette fois la compilation cover s’attaque à Deep Purple. Enfin un hommage stoner à ce groupe auquel on devrait accorder des temples! Enfin une prière à la gloire du Violet Profond! Ouai enfin c’est bien beau sur le papier mais Deep Purple hante tant de groupes de la scène stoner doom que la tâche semble immense. Une question me tarabuste, est-il possible de reprendre Deep Purple? En mettre moins c’est trahir l’ensemble, en mettre plus serait indigeste. Pour les Puristes il faut savoir que l’album ne compte pas un morceau en dehors des formations Mark II et III ce que beaucoup considèrent comme l’âge d’or de Deep Purple.

La plaque se divise en trois catégories, les dispensables, les hommages et les essais transformés parmi lesquels on repère forcément les plus grosses têtes d’affiche. Du côté du dispensable il y a un lot de quelques groupes qui produisent des reprises de bonne facture mais qui à vouloir remanier l’œuvre ratent le coche. Big Scenic Nowhere fait partie de la fournée, livrant une reprise mollassonne de « Demon’s Eye » qui se voudrait plus doom que hard rock, où la sauce ne prend que difficilement.  Mos Generator de son côté frôle le Kitsch sur « Love Child » qui en soit n’est déjà pas la plus grande réussite de Deep Purple et ne tient principalement que grâce à son originalité funk. Mos Generator semble complètement passer à côté du morceau. Ces deux têtes d’affiche font un job honorable mais sans beaucoup de sel. En fond de cours, Gygax entonne un « Speed King » bien exécuté qui, sans être une copie conforme, effleure notre plaisir sans que l’on ne parvienne à exulter.

La première surprise vient d’un des groupes qui réalisent des reprises hommage qui ne bougent pas beaucoup les lignes mais apportent tout de même un feeling appréciable. Ainsi derrière la reprise de « Black Night » par Topsy Kretts dont le nom cache l’union de membres de Crobot, et Mothership entre autre. Le super groupe surprise fait la part belle aux jeux de guitare et se laisse submerger par un enthousiasme communicatif. Coté voix il fallait bien un Brandon Yeagley de Crobot pour assurer aussi bien que Ian Gillan sur ce titre. Dans le panier des super groupes à base de Mothership il faudra aussi retenir la prestation Temple of Love qui reprend « Gettin’ Tighter »et l’enrichi de l’esprit du funk.

High Reeper tire également son épingle du jeu et vient garnir de sa lourdeur « Burn », le ralenti tout en réanimant les lignes de basses apporter une touche aérienne au chœurs avec une section féminine qui supplée aux tessitures d’origine tout en répondant à une gratte résolument hard rock lorsqu’elle attaque les prémices d’un solo. A côté de ces réussites honorables, Steak livre une reprise assez originale de « Smoke On The Water » sur base de blasts enflammés. Mais Il faut dire qu’un morceau fondu dans l’histoire du Rock ne se laisse pas dompter aussi facilement. L’ensemble tient quelques promesses mais à vouloir aller trop loin dans la réinterprétation les anglais se brûlent le bout des ailes, sur ce titre ré intitulé « SMOKE ».

Arrivent enfin les réussites, des reprises qui transforment l’essai. A ce titre, « Child In Time » est LE morceau original de cette compilation, sans excès Asphodel Wine réinterprète la sublime d’un titre incontournable tel un chœur de pythies macabres auxquels on aurait offert de don de jouer du violon. Plus qu’une reprise, c’est un pari dont vous serez juge (ou non) de la réussite. Moins original, Worshipper ressuscite « Picture Of Home », faisant le choix d’un morceau linéaire qui balance juste assez que pour l’assaisonner de sauce pimentée facilement, une basse homérique qui écrase tout sur son passage et la mélodie des voix prennent l’auditeur entre charybde et Sylla. Un hommage digne de ce nom qui balise le terrain pour Yob vient clôturer judicieusement la plaque. Judicieusement d’une part car la reprise de « Perfect Strangers » est d’une lourdeur sidérale et confirme la volonté de Glory or Death Records de produire une galette fondamentalement stoner doom et d’autre part parce que le morceau est le seul représentant de la reformation du Groupe avec son line-Up Mark II après 1984 et en soit une fin du groupe.

Que dire de ce Bow To Your Masters – Deep Purple si ce n’est qu’il est Indispensable car il rend hommage à un des groupes fondateurs du metal au sens large et à un groupe qui a transmis son héritage au stoner. Un album indispensable certes mais aussi parfaitement inutile, car rien ne remplace l’original qui à lui seul a atteint les sommets d’un genre dont il est un des parents.  Un indispensable inutile qu’il faut se dépêcher acquérir car la plaque vaut quand même le détour et ses inégalités ne font que renforcer une idée, celle que Deep Purple est un groupe unique et inimitable, un groupe historique qui telles des fondations supporte depuis plus de cinquante ans le poids de ses milliers de successeurs.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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