Après deux démos, l’heure est venue pour la formation francilienne de sortir son premier véritable album. Omniprésent sur les scènes de la capitale, le groupe affiche une bio respectable pour pratiquer un style si éloigné de ce qui est en vogue auprès des masses de nos jours et il a fait les choses en grand pour ce ‘Songs From The Delirium Tremens World’.
Jouant la carte de l’éclectisme et évitant par là même les redondances musicales, le quatuor se laisse aller et traverse des univers musicaux d’ordinaire assez improbables pour un groupe évoluant dans un registre stoner à la fois lourd et aérien. Avant de passer au contenu, un détour par le contenant s’impose. Franck Roth s’est chargé, avec brio, de l’artwork de cette galette et le rendu dans la plus pure tradition du comic est du plus bel effet. Les héros d’Alcohsonic, le groupe lui-même, son entourage ainsi moulte créatures et références se croisent dans une mise en scène lumineuse assez proche des ambiances de Ben Radis. Les fans de bédé apprécieront le style, les autres parcourront rapidement le livret pour se pencher sur la musique qui, après tout, est quand-même le sujet central de cette production.
Comme expliqué plus haut, le groupe joue sur ce coup-ci la carte open minded en alliant son gros rock qui tache à des ambiances aériennes tirant sur l’ethnos par moments. Les dix titres font voyager l’auditeur durant presque trois quarts d’heure dans un univers marqué au fer rouge par les seventies et les ambiances du Sud des States. Ne vous fiez pas à l’intro et son style potache. Alcohsonic balance un bon gros son redoutablement bien produit sitôt les petits cris de farfadet fadés out !
De gros brûlots bien gras et saignants comme ‘Follow Me’ et ‘You’re Not Rock’Roll’ assurent la partie plutôt heavy dans un registre traditionnel avec des riffs bien comme il faut. Des invitations à l’oisiveté tels que ‘Stoned Morning’ ou ‘Delirium Song’ assurent le côté pas trop bourrin et soigné à l’extrême. Un instrumental magnifiquement planant nommé ‘Hanuman’Chest’ et qualifié d’interlude sur la pochette hypnotise durant cinq bonnes minutes et ‘Mojo Driver’ allie un peu tous les styles en faisant étalage de l’intelligence d’écriture du groupe qui se montre à l’aise dans tous les environnements musicaux.
Le point d’orgue de cet album est ‘The Cathodic Way Of Life’ qui débute en douceur presque de manière intimiste et évolue pendant six minutes en s’électrisant au fur et à mesure. L’ajout de hammond sur ce titre lui donne un rendu tout bonnement fantastique ! Du tout bon son au final que le groupe propage sur scène à travers toute la France avec un entêtement qui finira bien par payer, artistiquement parlant, un jour !
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