Amplified Heat est formé par trois frangins (“brother trio” au lieu de “power trio”. OK, la vanne est nulle), les frères Ortiz, originaires d’Austin, Texas. Ce jeune groupe, qui a sorti un seul véritable album en 2004, voit son premier EP re-sortir aujourd’hui, agrémenté de quelques morceaux bonus, le tout constituant une bien sympathique galette.
Musicalement, le groupe se positionne sur une sorte de blues rock sous amphétamines, un hard rock teinté 70’s qui pulse outrageusement (soli et riffs à l’appui, rythmiques syncopées et avalanches de cymbales en sus), mais qui, à la première écoute, ne semble pas casser trois pattes à un canard cul de jatte. Toutefois, au bout de quelques passages en boucle, on est séduit, on appuie sur “repeat” avec un goût de “revenez-y”. On est finalement (fatalement) conquis par ces assauts guitaristiques (soli blues-esques ou breaks à deux doigts du jazz) sur cette basse qui tourne sans fin (délice que ce break impromptu dans “Mornings warning”). Amplified Heat se révèle dans un concept musical qui frise le cliché, car évident : rarement groupe n’a autant illustré la passerelle entre le blues, le rock et le hard rock. Le trio modélise ainsi sur un seul album, en une poignée de chansons, plusieurs chaînons manquants dans l’évolution musicale (et donc plusieurs décennies successives). Et par là même, le groupe fait sens, littéralement.
Mais foin de théorie pour justifier notre plaisir : Amplified Heat se révèle être une découverte rafraîchissante, un groupe que l’on se plaît forcément à écouter quand on aime le bon hard rock, et ses origines, le tout sans jamais, un seul instant, virer dans le passéisme. Une figure de style, et dans tous les cas un exercice réussi.
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