Apostle of Solitude – Until the Darkness Goes


Ahhh, les fêtes de fin d’année, cette période joyeuse où les panneaux publicitaires pour SOS Amitié fleurissent, période tant appréciée des dépressifs et natalophobes de tous poils, car exacerbant divers syndromes défaitistes et sombres, menant inéluctablement au pic dépressif annuel du mois de janvier, morne période où la descente post-fête se joint à la froideur et au manque global d’intérêt généralisé, pour atteindre les bas-fonds de la joie de vivre. Le paysage est déjà enthousiasmant, ajoutons-y le COVID pour égayer le tout, qui lambine sur notre état moral depuis bientôt deux ans sournoisement, et qui nous annonce déjà des périodes encore plus sinistres pour les prochaines semaines, à grands renforts de confinement/isolement, perte de proches, et autres joyeusetés.

Le paysage est dressé, et l’on peut dire que Cruz del Sur a parfaitement intuité le meilleur moment pour sortir ce sixième disque d’Apostle of Solitude (l’album est sorti mi-novembre). Car même si l’on connaissait déjà la tendance musicale du quatuor américain, proposant un doom lent et mélancolique sur ses précédentes productions,  ce Until the Darkness Goes pousse le bouchon très loin : on plonge très vite dans la sinistrose absolue, bercé par ces mélodies efficaces mais plombantes, ce tempo qui se traîne et ces guitares qui nous font courber l’échine et regarder nos chaussures. Il faut dire que l’ambiance au moment de l’enregistrement incitait à la bamboche : non seulement il a été bien ralenti voire empêché par le COVID, mais aussi l’un des membres du groupe a perdu ses deux parents du virus… Les parfaites conditions pour un album de doom ténébreux. D’ailleurs, on vous encourage à ne pas vous jeter sur les paroles si vous avez le moral un peu fragile et que vous vous inquiétez déjà un peu des perspectives musicales proposées par ce disque.

Musicalement toutefois, il y a du très bon sur ce disque. Dénominateur commun de leur discographie, le travail d’écriture et en particulier mélodique est prépondérant chez l’Apôtre de la Solitude, et on se prendra souvent à fredonner un peu fébrilement les refrains de « Apathy in Isolation » (ce titre…) ou de « The Union » entre autres. Les guitares massives de Brown et Janiak (ainsi que leurs harmonies vocales généralement impeccables) apportent une touche de grâce à cette lente descente en enfer. Enfin, « lente », pas trop en fait : le disque dure 36 minutes, ce qui est assez court, mais finalement plutôt bienvenu pour ne pas sombrer complètement après une trop longue écoute.

Avec ce sixième effort, Apostle of Solitude pousse tous ses potards musicaux à fond, amenant leur doom mélancolique dans des méandres qui effleurent presque le cliché stylistique. Au final leur intégrité ne se questionne pas, mais en tant qu’auditeur on a du mal à dire s’il s’agit de leur meilleur album, ou bien de leur album le plus sombre simplement – sachant qu’il est aussi le moins varié, conséquemment. Une sorte d’absolu, mais un risque de cul-de-sac… ?

 


 

Note de Desert-Rock
   (7,5/10)

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