Qui a dit que la Belgique ne savait pas « doomer » ?! Il y a quelques mois, sortait le premier album de Bathsheba : Servus. Sorti chez Svart Records, la mère de Salomon (un petit tour dans le Livre des Rois et tout sera limpide) nous avait déjà concocté une première démo en 2014 (MMXIV) ainsi qu’un EP en 2015 (The Sleepless Gods). Maintenant, il est temps de prendre les choses en main avec six titres à la clef.
Ici, on est plongé dans une atmosphère clairement sombre, mystique et envoutante. Il suffit d’aller jeter une oreille et un œil (ou deux pour les plus chanceux) sur les deux clips-vidéo promotionnels : « Demon 13 » et « Ain Soph ». Deux titres très bien choisis puisqu’ils nous livrent la ligne directrice de l’album : un couple instrumental guitare-basse liant gros riffs et mélodies percutantes, le tout orchestré par une batterie simple mais efficace dans sa rythmique démoniaque. Et le titre éponyme « The Sleepless Gods » parle de lui-même en annonçant une double couleur musicale passant d’un rythme planant à une succession d’accélérations. C’est dans ce décor Doom-Metal que Michelle Nocon, chanteuse du groupe, peut s’exprimer à travers différents registres : voix mélo-dramatique possédée par des phases criées, hurlées voire aériennes.
Mais ces quarante-cinq minutes hypnotiques ne reposent pas seulement sur un registre Doom. Il faut reconnaitre la fibre Stoner et Sludge qui surgissent sur certains titres tels que « Ain Sophie », jouant d’originalité avec du saxophone, ou sur la chanson finale et ravageuse qu’est « At The End of Everything ». Cette volonté artistique empêche la répétition en offrant des changements de rythmiques et d’ambiances. Ensuite, côté ambiance, les pistes comme « Manifest » ou « Conjuration of Fire » s’insèrent dans un étonnant réquisitoire de lenteur et de mysticité démoniaque. Et bien que ces morceaux prennent le temps de vivre (entre 6 et 10 minutes par titre), tout passe très vite et on ne se lasse jamais. Il est même souhaitable de revenir sur l’album à plusieurs reprises : le temps de le digérer, de s’en emparer et d’être finalement envoûté.
Servus pourrait donc se résumer ainsi : un univers occulte et ensorceleur d’une musique lourde et planante. Un formidable voyage de riffs envoûtants et d’une voix magnifique.
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