Comme la vie nous le rappelle trop souvent, la mort n’est jamais trop loin, frappant quand on s’y attend le moins et brisant bon nombre de destins. C’est le triste constat que l’on peut faire du groupe Stoner/Doom Behold ! The Monolith, orphelin de son défunt chanteur-‐bassiste Kevin McDade, victime d’un accident de la route en 2013. Tandis que Behold ! The Monolith était en pleine ascension avec deux albums bien prometteurs, c’est sans surprise que ce brusque et involontaire changement de line-‐up va chambouler fortement tout ce petit monde de barbus. En effet, le décès de Kevin McDade va reformuler le power-‐trio en quatuor avec Jordan Nalley au chant et Jason “Cas” Casanova à la basse, afin de s’embarquer vers une troisième aventure en studio pour y concrétiser Architects of The void, disponible le 29 septembre 2015.
Behold ! The Monolith fait partie de ces groupes californiens qui ont été nourris à la racine par l’inspiration Stoner de Los Angeles, puisqu’ils en sont eux‐mêmes originaires. Rassemblant à l’origine Kevin McDade au chant et à la basse, Matt Price à la guitare et Chase Manhattan à la batterie, Behold ! The Monolith nous a offert une marche de progression forte intéressante. A travers un premier très bon album éponyme, paru en 2009 et Defender, Redeemist sorti en 2012, second opus encore mieux réussi, le groupe a su puiser dans différents domaines stylistique. En effet, la grande force de Behold ! The Monolith était de construire leur musique à travers différents styles tels que le Stoner-‐ rock, le Sludge, le Doom, le classique Trash et le Black Metal. Le tout tinté par une ambiance proche d’un Post-‐Metal aux petits oignons.
Malgré la difficile épreuve qu’a dû affronter Behold ! The Monolith, leur troisième Opus laisse voir au premier plan et sur le papier quelque chose d’alléchant. En effet, l’album Architects of The Void a été produit par un grand monsieur qu’est Billy Anderson, producteur entre autre de groupes tels que Neurosis, High on Fire ou bien encore le mythique groupe Melvins. De plus, la pochette de l’album a été concoctée par le talentueux Dusty Peterson, à qui l’on doit de belles réussites iconographiques (Six Feet Under, Oceans,…). Malheureusement, cela ne suffit pas à convaincre.
Car les changements radicaux de line-‐up ont fortement déstabilisé toute cette essence stylistique. En effet, les premières écoutes laissent très perplexe, obligeant à se replonger sans cesse dans cet album qui est clairement plus Doom que Stoner. On est finalement plus proche d’une prog Black Metal contrairement aux précédents opus beaucoup plus riches et qui nous rafraichissaient de leurs ambiances Post-‐Metal et Stoner. On constate en fait que Architects of The Void entend, encore une fois, mélanger différents styles de Metal avec une forte identité Hard-Rock menant maladroitement vers un album disparate. A croire que leur force est devenue une faiblesse, car les compositions se constituent de grilles volontairement variées mais trop changeantes sans mener vers un véritable effet de surprise. C’est finalement la grande force Stoner-Rock du groupe qui en prend le plus un coup, dans la mesure où on ressent une forte éviscération des riffs Stoner dû à un surplus de riffs et rythmes tantôt Doom tantôt Black Metal.
Architects of The Void est donc une forte déception pour un groupe qui nous avait habitué à mieux, malgré quelques morceaux et passages qui ne laissent pas indifférents. On peut sans conteste affirmer que le dernier album de Behold ! The Monolith est une petite erreur de parcours qui ne contentera que ceux qui se cherchent encore et qui creusent dans l’univers Metal. Mais cela ne reste pas pour autant un échec, en se confortant dans l’idée que la formation fraichement renouvelée à besoin de se roder encore un peu et qu’elle aurait peut‐être dû attendre de se connaître un peu mieux pour sortir Architects of The Void.
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