Quelle agréable surprise que cette galette sortie de nulle part de la part d’un groupe français ! Supportés par le décidément très agité label Kicking Records, ce combo étonnant est le fruit du rapprochement de 2 fougueux zicos pour le moins passionnés, qui baroudent dans l’underground vivace du rock français depuis un moment déja. Le groupe se crée sur cette base et commence à accoucher de quelques démos qui font vibrer les premiers aficionados, menant naturellement à l’enregistrement de cette première rondelle de 11 titres sérieusement burnés.
Au grè des premières écoutes, on éprouve quand même du mal à cataloguer précisément le groupe : sorte de fourre-tout complètement foutraque, Billy Gaz Station évolue dans une sorte de stoner rock assumé, baigné de rasades de gros classic rock 80’s et lardé de sonorités metal et rock indé 90’s. On a vu pire ! Les influences du combo sont multiples, mais toutes heureuses. Le livret intérieur du groupe est à ce titre assez éloquent, voyant un “sous-titre” appliqué à chaque chanson : “Metallica, Wildhearts, Led Zep, Classic Rock, Dinosaur Jr, Rolling Stones, Pantera”… Bon courage si vous voulez trouver le compromis entre tous ces combos ! Mais BGS ne s’embarasse pas de ces velléités : plutôt que d’essayer de synthétiser et digérer ces influs, ils se laissent porter à tous vents et tapent un peu partout en même temps ! L’impression laissée par une écoute de leur disque ne trahit pas : l’auditeur aussi se laisse porter dans tous les sens, et revient inévitablement à ma première remarque : difficile de cataloguer l’ensemble… au diable !
Affranchis de ces considérations, on rentre donc dans les chansons, et au bout de quelques écoutes on commence à les fredonner gentiment, un très bon signe. Amateur assumé de gros riffs (“Lost Generation”, “3 Times…”, “Hard on”), la guitare de Billy The Kill est clairement le liant de l’ensemble du disque. C’est d’ailleurs ce son de gratte qui assure le fil rouge de l’album et en maintient une cohérence infaillible tout du long. Le jeu de guitare de Billy est rafraîchissant, totalement “pur” : pas vraiment larvé d’effets divers et variés, il tombe sa poignée de riffs et de ryhtmiques charpentées ou chaloupées, et contre-balance ses lignes de chant de multiples soli fluides, efficaces et modestes (parois une poignée de secondes seulement). Du talent sans trop en faire (ou en montrer). La basse est volontairement un peu en retrait, ce qui permet de mettre en avant la frappe pêchue et groovy de Matgaz à la batterie, impeccable. Le duo basse-guitare prend ici toute sa saveur, comme le laissait supposer le titre (peaux de batterie et licks de guitare…?).
Les titres de ce “faux power trio” (c’est Billy qui a enregistré les basses), défilent donc sans temps mort, avec quelques moments plus faibles néanmoins : on peut parfois avoir le sentiment que quelques compos auraient pu être plus finement ciselées. Clairement taillées droit vers l’essentiel, certains breaks, certaines conclusions de morceaux, certains “ponts” peuvent apparaître un peu “bruts” ou tomber comme un cheveu sur la soupe. Mais ce ne sont que des détails, gageons que les dizaines de concerts du groupe et le fait de consacrer plus de temps à la composition de ses futurs titres éviteront ces très légères faiblesses sur ses prochains disques. Du bien bel ouvrage en tout cas, et une furieuse envie de suivre ce groupe de très près, comme porteur de gros espoirs…
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