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Candlemass – Sweet Evil Sun

L’histoire de Candlemass s’est chapitrée au rythme des péripéties de leurs chanteurs. Entre périodes fastes et grandes instabilités, la carrière des suédois est telle que l’on trouve aujourd’hui autant d’adorateurs de Messiah Marcolin que de fanatiques de Rob Lowe et tous ou presque s’accordent à dire le plus grand bien de Johan Längquist, chanteur de session ayant donné sa coloration épique au premier album du groupe, Epicus Doomicus Metallicus, en 1986. Son retour pour The Door To Doom (2019) s’étant fait dans les conditions particulières d’un départ précipité de Mats Levén, il n’a de nouveau pas pu laisser une réelle empreinte sur des titres qui étaient déjà tous enregistrés et c’est en cela que Sweet Evil Sun, le 13ème album de Candlemass se révèle unique. Le timbre de Längquist marque immédiatement (existe-t-il encore beaucoup de vocalistes de sa génération à ce niveau ?) mais ce sont les thématiques des chansons qui interpellent. Le champ lexical du doom est ici mis au service des inquiétudes de notre temps : « Sweet Evil Sun » et son texte aux relents amers, dans lequel on peut presque projeter quelques questionnements climatiques, donnent le ton à un album par ailleurs dans la droite lignée de ce que Candlemass a toujours produit. Si quelques invités apportent un peu de profondeur (Jennie-Ann Smith d’Avatarium sur « When Death Sighs », le réalisateur Kenneth Anger sur « Angel Battle »), rien ici ne sort pourtant du cahier des charges que Candlemass a défini il y a bientôt 40 ans : le riff de « When Death Sighs » invoque immédiatement Black Sabbath, « Wizard of the Vortex » s’installe confortablement dans la lignée de ce que fait Candlemass depuis toujours et le rampant « Goddess » amène aussi son lot de lourdeur.

Ce nouvel album de Candlemass aurait pu être un simple album de plus, un bel ouvrage d’un groupe admirable mais en fin de carrière s’il ne renfermait pas en son sein un banger comme peu en ont proposé cette année. Car au final c’est le surprenant « Scandinavian Gods », avec sa batterie portant le morceau, son riff de mammouth et son refrain immédiatement adopté, qui reste en tête et devrait, espérons-le, intégrer les setlists du groupe. Cocasse lorsque l’on sait que ce mid-tempo aux allures d’hymne à chanter le poing levé, est un morceau que le groupe a rajouté à la dernière minute. Comme « Solitude » en 86, comme « Paranoid », comme « Smoke Of The Water », n’est-ce pas là l’histoire du heavy metal finalement ?

 

Point vinyle :

Alors que les prix des vinyles s’envolent, Napalm Records garde les pieds sur terre et propose pour Candlemass une box (triple vinyle, livre, démo de « Scandinavian Gods », patchs et autres goodies) pour 70 euros, une édition jaune comme un soleil diabolique à 29 euros et une noire, simple, pour 23 euros. Le choix est donc avant tout une question de prix. 

 


Note de Desert-Rock
   (8/10)

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