Carson – The Wilful Pursuit of Ignorance


Tandis que Carson existe depuis plus de dix ans maintenant, le groupe est relativement méconnu sous nos latitudes. Il aurait pu en rester longtemps ainsi si l’on n’avait pas été « titillé » un peu par hasard par la première écoute distraite de leur galette… puis la suivante… puis la suivante… En fouillant un peu on s’aperçoit que le groupe est implanté en Suisse, tout en trouvant ses origines en… Nouvelle Zélande ! Un parcours atypique, et toutes les chances de ne pas parvenir à nos oreilles, le groupe étant porté par Sixteentimes Music, un label bâlois peu relayé jusqu’ici.

La principale (heureuse) surprise chez Carson tient à la maturité de leur musique, sous deux axes en particulier : qualité des compositions et pertinence de leur production (au sens large : enregistrement, interprétation, mixage…). Très rapidement, plusieurs titres se détachent pour marquer l’auditeur, proposant des accroches efficaces, des riffs bien ciselés, et une mise en son puissante. On est d’abord immédiatement captés par la lourdeur poisseuse de ce « Dirty Dream Maker » introductif, son riff puissant au fuzz subtil nous amène dans un champs stoner confortable. On note un peu plus loin le couplet malin, super accrocheur de « The last Laugh », puis la qualité du riff d’intro de « Outbound Tile » ou de « No Joy » (et l’évidence de son refrain), l’énergie power pop de « Gimmie » pourtant porté par un lit de grattes heavy fuzzées… Les huit titres proposés, très variés, ont chacun quelque chose à proposer, sont bien ciselés, ne jouent jamais la facilité. Du bien beau travail d’artisan.

Dans l’exécution, la présence de Kieran Mortimer-Jones écrase un peu le reste, le bonhomme étant non seulement à la source de cette montagne de riffs derrière sa six-cordes, mais proposant aussi des lignes vocales assez bluffantes pour un groupe de stoner, dans un style musical où le chant est souvent relégué à l’arrière-plan (que ce soit en termes de production ou de composition…), souvent pris en charge par le moins mauvais vocaliste du groupe, par défaut ou même par dépit. Ici, les lignes vocales sont variées, puissantes, servant admirablement la richesse des compositions. On entend PRESQUE Maynard James Keenan parfois (promis ! écoutez un peu le morceau titre). Un vrai facteur différenciant.

Bref, Carson c’est un peu la découverte de ces dernières semaines : The Wilful Pursuit of Ignorance s’impose comme un album très intéressant, emmené par une qualité d’écriture rare, supportée par une interprétation sans faille. Mettez-moi ces gaillards dans un van, on doit les voir plus souvent sur scène !

 


 

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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