Alors le voilà, le soi-disant dernier volet de la compilation Burn The Street… Un peu triste quand même de voir déja s’arrêter cette fort sympathique série de skeuds, qui nous aura fait découvrir et apprécier une belle tripotée de groupes !
Enfin, concentrons-nous sur le contenu de ce volume, en attendant. Notons le design subtil et classieux du CD, et enfournons la galette dans le lecteur CD.
Ca commence de manière fort sympathique avec Rickshaw, toujours aussi bons dans leur stoner bien chargé, bien dans la veine des Spirit caravan et autres groupes du père Weinreich par exemple…
Un inédit de Gutbucket prend la suite, et on découvre un combo allemand vraiment abouti, avec une chanson bien accrocheuse, tempo assez rapide, refrain impeccable… Déja, on sent que cette compil nous aura au moins fait découvrir un bon groupe !
Un peu plus heavy, plus lent, 1000 fois plus gras (je ne sais même pas si ce qu’on entend est la gratte ou une basse au son hyper-saturé “à la Motörhead”…), T.H.U.M.B. est un groupe intéressant. Les effets de grattes sont omniprésents, le chant est lointain… Pas mal.
Passage obligé d’une compil Daredevil Records, c’est avec un certain plaisir qu’on retrouve les colériques Duster 69. Excellent morceau encore une fois, pas éloigné de ce que pourrait produire un Sparzanza par exemple.
Calamus ensuite propose un titre plutôt rock, mais gonflé par des guitares bien plombées, très intéressant.L’un des points culminants de cette compil est atteint par l’excellent “Gasoline” de The Awesome Machine, pourtant sous forme de démo, mais d’un niveau bien supérieur à la moyenne : le morceau est articulé autour d’un riff bien sévère, accompagné par une rythmique (et en particulier la batterie) bien catchy, on ne peut s’empêcher de taper du pied et de hocher la tête ! Notez en plus qu’il s’agit de leur 1er titre avec leur nouveau chanteur, qui s’en sort fort bien !
Dear Mutant peine un peu à assurer la relève ensuite : pas inintéressants, les suédois ont sans doute un peu trop écouté Kyuss pour figurer dans le peloton de tête de cette compil… Les italiens d’Alix se font rapidement remarquer grâce au chant féminin de leur frontwoman. Des vocalises agréables, bien accompagnées par des zicos bien efficace (notons une rythmique remarquable, surtout appuyée sur une basse vrombissante, et des grattes quelque peu “distantes” mais inspirées), pour un morceau bien gaulé…
Autre groupe bien gaulé, Taurus déboule sans prévenir avec un morceau qui commence sur les chapeaux de roue, mais se perd un peu ensuite en répétition et soli sympathiques mais pas transcendants…
The Hurricanez est semble-t-il le groupe qui prend la suite de Boogieman… ma foi pourquoi pas, la qualité est bien là ! Musicalement, ça balance bien, c’est rock, heavy juste comme il faut, les vocaux rappellent un peu Rollerball, et l’ensemble est rondement mené. Une affaire qui tourne !
Tant qu’on y est, dans la même veine, un inédit de Generous Maria nous rappelle quelle claque on avait pris avec leur dernier album. Un morceau plus “aventureux” qui nous laisse envisager le meilleur pour le prochain disque des suédois.
Inconnus au bataillon en ce qui me concerne, C’Mon a quelques arguments à faire valoir, et le fait avec panache ! Super chanteur, guitares bien grasses, riff plaqué chrome, c’est de la bonne zique pour biker, ou je m’y connais pas ! La seconde bassiste de Nashville Pussy officie dans ce trio, et les influences hard rock des années 80 sont bien assimilées et efficaces !
Nightstalker ressemble un peu trop à Monster Magnet, je trouve, et pas seulement le chant ! Certes, il y a pire référence (hein Stonerpope !?) mais quand même, là les grecs y vont un peu fort de café… Du coup, face à une telle quantité de groupes originaux, ils n’en sortent pas gagnants…
Defuse prend la main prêt à en découdre. C’est pas révolutionnaire, mais c’est rudement bien foutu, et très très abouti pour un groupe de “p’tits jeunes”… Bluffant ! Winterun ensuite impressionne moins, mais leur musique n’en est pas moins intéressante. Disons qu’on a du mal à les penser “contemporains”, tant leur musique est ancrée dans les années 70 ! J’exagère à peine. C’est très bon, mais un peu passéiste !
Good Witch Of The South appuie sur l’accélérateur un bon coup, le riff est rapide, les guitares acérées, le chant bien déchiré… Ca passe ou ça casse ! Et là, ça passe… Un peu en force, certes, mais c’est plutôt pas mal foutu…
Ojo Rojo n’est pas qu’un groupe à la phonétique rigolote (surtout pour des allemands…), ils savent aussi écrire des morceaux épiques, aériens par moments et pesants par d’autres, avec des passages bien heavy tendance High On Fire (en moins brutal quand même).
Stone Tape Theory fait partie de ces bons groupes qui figurent sur cette compil au milieu d’excellents groupes. Les musiciens sont bons, le chanteur est médiocre… Bref, pas vraiment les plus intéressants du lot !
Un groupe slovène ensuite (??) avec Pinocchio Pinchball (???) : ils ne sont pas sans rappeler la “lourdeur” musicale d’un Operator:Generator, avec une basse pachydermique qui enrobe une gratte sur-saturée pour un résultat… “abyssal”, où surnage difficilement un chant un peu noyé dans le mixage… Pas mal, encourageant, à surveiller !
Curiosité ensuite que Highlight, ce groupe français dont je ne connaissais que quelques morceaux sortis de je ne sais quelle démo. Confirmation : ya du potentiel ! Ca joue bien, et on se prend à rêver du devenir de ce groupe moyennant une “grosse production” (ne serait-ce qu’un meilleur mixage : le chant est un peu trop en avant, et le son de gratte bien trop chétif…). Plein de bonnes choses là-dedans. Allez, les Highlight, faites-nous péter du neuf, on en veut plus !
La compil se termine avec Black Hole Of Hulejra, un combo italien qui a beaucoup écouté Kyuss, certes, mais s’en sort pas trop mal avec son desert-rock accrocheur. Rien d’original, mais bon, ne boudons pas notre plaisir, le genre nous intéresse…
Et voilà ! Un constat immédiat : Burn The Street s’arrête sur un coup de maître, probablement le meilleur volume de la série ! Une galette bien garnie, que ce soit en quantité (21 titres pour plus de 77 minutes au compteur ! Pas possible de rentrer quoi que ce soit de plus sur un CD !), ou en qualité : des raretés et des super titres de groupes reconnus, et de vraies découvertes, encourageantes, intéressantes, et qui donnent envie de découvrir ces autres groupes !
Chapeau bas à Daredevil records, donc, et espérons qu’ils trouveront encore d’autres moyens de promouvoir ainsi le genre, de manière quasi-désintéressée (j’vous l’dis, moi, ce label devrait être reconnu d’utilité publique !).
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[…] Cette dernière production mid-tempo tout du long contient sans doute à cause de cet état de fait beaucoup de mélancolie. (En même temps quand on intitule des composition “Sweet Knife” ou encore “Sad Side of The City” il ne faut pas s’attendre à un débordement de gaudriole.) Great Hallucinations pourrait donc passer pour un album qui manque de Watts alors qu’il n’en est rien. Le rythme est là, le tout est bien balancé et tout s’accorde. La voix sonne juste parmi des instruments qui ne se tirent pas la bourre et réussissent à se frayer un chemin collectif qui ne va pas convoquer qui que ce soit d’autre que Nightstalker. N’en déplaise à certains de nos rédacteurs qui voient dans Nightstalker un parangon de Monster Magnet. (N’est-ce pas Laurent?) […]