Et une de plus, une. Double cette fois-ci, et qui nous vient d’Amérique. Cette propension à la compile que connaît le « stoner rock » actuellement est manifestement le signe d’un débordement de vitalité d’une scène qui, depuis les glorieuses early seventies, n’a jamais été aussi vivace. On ne s’en plaindra pas ! Tout cela est remarquable. Donc pas moins de 28 groupes, quelquefois déjà connus (7 en ce qui me concerne), souvent inconnus (donc 21), quelquefois à chier, souvent alléchants. Comment parler de 28 groupes sans en faire trois pages ? En faisant des catégories pardi. J’en propose cinq. Les groupes « Oh my God », les « waouh », les « yeah », les « allright» et les « hum, hum ». Concision maximum. On commence vite fait par les « hum, hum ». The Quill la musique est plutôt pas mal, mais le chant lyrique à la Dickinson, pur jus années 80 gâche tout. Smoke in Sunshine avec des voix féminines à la con hurlées est chiant à mourir. Basta ! Les « allright » maintenant. Le délire électro psyché de Doubleneck, Astroqueen, Satellite Circle, Bozeman’s Simplex n’offrent rien de particulièrement intéressant. Pas plus que The Mushroom River Band, l’autre groupe de Spice des Spiritual Beggars qui ne fait rien d’autre que du clochard spirituel et Solarized, grosse déception de l’étape qui m’avait pourtant emballé sur son album. Out. Les « yeah » se composent de Volume et leur heavy rock, de Plaster qui fait du Ozzy déjanté, de Pale Divine qui se la joue Black Sabbath, de Solace, toujours bien, de Puny Human qui donne dans le Kyuss, la voie arrachée en plus, de Bonwater 666 qui, sur un très court morceau se la donne Hammerhead et de Half Man, un peu en dessous de leur fabuleux disque du fait de la voix trafiquée sur un heavy blues. Les « waouh » reviennent à Calamus d’un gras incommensurable. A Zerocharisma découverts sur une autre superbe compile : « The Mob’s New Plan », qui se pointent avec un titre dans la veine de leur dernier MCD oscillant entre Kyuss et Hellacopters. A Traumatic, kyussien en diable mais avec un petit truc metal en plus, vraiment excellent. A Syrup, groupe de sauvages. A Raging Slab qui propose un blues rock avec une sorte de Lemmy au chant et le vrai Dale Crover aux drums. A Buzzard et à son rock’n’roll finement hâché. Au tour des « Oh my God ». The Men Of Porn tout d’abord. La baffe totale. Un son monstrueux. Une violence sourde et contenue. Ça dégueule de hargne. Twin Earth ensuite. Superbe titre long et envoûtant, au rythme tantôt soutenu, tantôt plus aérien. Imparable. Leur meilleur titre à ce jour, n’en déplaise à certains. Mustach. Les plus heavy de tous. Hypra doom à la Sabbath au début et puis ça s’emballe, ça hurle, ça vocifère et puis ça se remet à écraser. Enorme. Gammera nous assène une sorte de groove à la Kyuss sacrément heavy. C’est enlevé, c’est léché, c’est beau. Et pour faire digérer tout ça : du blues. Du blues rock assez jouissif avec Taildragger, plus heavy avec Ironboss qui à certainement beaucoup écouté Mule et qui le lui rend bien en plus corrosif encore. Et on fini avec Five Horse Johnson, qui se pose là avec son blues rural de première classe. Du blues au doom en passant par le heavy et le hard rock, cette compile au prix modique (110 frs) est un must. En plus de celle-ci, l’acquisition des autres compiles chroniquées dans ces pages fera de vous un incollable de l’actualité du fabuleux monde du stoner rock.
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