D’un coté de l’atlantique on a le Bayou, qui a vu naître Crowbar et Soilent Green, de l’autre il y a les marais Poitevins qui ont enfanté Inside Conflict et Crawling in sludge. J’en conclus que lorsqu’on évolue dans la boue soit on aime ça et on y patauge de bon cœur soit on adore ça et on y sautille à toute vitesse pour en foutre partout. Dans tous les cas en mettant 5-6 personnes dans un environnement marécageux on obtient une flopée de groupes intéressants .
Dans le cas présent, Crawling in sludge a choisi l’option pataugeage, ici on se vautre dans la fange et on y prend grand plaisir. Je pourrais ressortir tous les adjectifs qu’on trouve dans les chroniques d’Eyehategod, Crowbar ou Down mais je pense qu’on en a tous marre de lire que c’est poisseux, lourd etc etc on sait ce que c’est qu’un marais, on sait ce qu’est le sludge donc on va s’éviter ça, ok ? Merci.
Tout ce qu’il faut savoir c’est que ces petit gars (façon de parler) font ça bien, on sent qu’ils ont de la bouteille et qu’ils aiment ce style depuis un moment. Forcement ça se ressent et pour une fois on a pas l’impression d’entendre un énième clone Franchouillard s’essayant au Nola style.
Les influences sont clairement celles citées par le groupe lui même : Crowbar et Alice in chains avec un gros penchant pour les premiers.
Ce qui fait qu’on se retrouve avec un album mélancolique mais pas pleurnichard dans lequel le son est là, les compos, les intentions et la maîtrise aussi.
Bon faut bien que je râle un peu non ?
Ouais, bon alors il y a quand même un point qui me gêne :
La voix.
En fait le chanteur utilise plusieurs type de voix, mais la principale n’est, à mon goût, pas suffisamment maîtrisée pour être autant mise en avant.
Les passages en voix gutturale sont propres et sonnent super bien (cf « Le Dormi Dau Munstre »), on sent l’expérience, les plans en chant clair passent sans soucis (voir le break dans « Abriall De Chaer » digne d’Isis) mais le majorité du chant est dans un registre typé Crowbar, un peu rauque mais pas hurlé, et c’est là que je coince, trop entre deux, j’ai l’impression que le chanteur n’est pas encore à l’aise avec cette façon de faire et qu’il en chie. Les lignes perdent en fluidité et en intensité alors qu’elles sont souvent bien trouvées.
Ha oui j’oubliais, les textes sont en Poitevin-saintongeais, oui ma bonne dame, le patois de chez eux !
Ils devraient ouvrir un club avec les Bretons de Stangala d’ailleurs (« nos régions ont du talent crew »).
En tout cas, passée la première écoute ça ne pose aucun soucis.
Au final on se retrouve avec un bon album qui ne souffre ni de répétitions inutiles ni de plan bouche trou, ça passe tout seul et on en redemande quand on arrive au bout.
Le groupe existe depuis un petit moment et je me demande régulièrement pourquoi on n’entend pas plus parler d’eux, encore une histoire de com’ sans doute.
Espérons que ça vienne et qu’on les croise un peu plus souvent sur scène.
Au fait, pensez à mettre vos bottes en caoutchouc avant de mettre le disque dans la platine.
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