Crystal Spiders – Morieris


 

Crystal Spiders avait fait sa petite impression au sein de la rédaction l’année passée avec un album Molt qui nous avait permis de dresser un joli pédigrée au duo de Caroline du Nord. Inutile de vous refaire l’article, Maître Laurent vous avait déjà tout dit ici. Donc une année plus tard les Crystal Spiders font encore parler d’eux sur une configuration duo mutée en trio avec l’aide renouvelée de Mike Dean de Corrosion of Conformity pour enregistrer l’album Morieris sorti chez Ripple Music et que l’on a hâte de voir lâché sur les routes.

Roh mes enfants, qu’il est envoûtant cet album. Voilà des mois que je n’avais pas tiré autant de satisfaction d’une écoute attentive. Comme de par le passé on insistera sur la qualité de vocaliste de Brenna Leath qualité qui n’ôte rien à ses aptitudes en tant que bassiste. C’est toujours entre lourdeur et finesse, les deux instruments de sa voix et de sa gratte soufflent le chaud et le froid, l’aérienne envolée du chant et le riff collant comme de la glaise. Tradd Yancey de son côté frappe doom et lent et pourtant il sait ajouter de malicieux coups inattendus et toujours enjaillants ou bien cavaler comme un fou de peau en peau. A ce propos, que dire lorsque la musique s’accélère sur “Maelstrom”, que le chant se fait plus primal que la gratte vient saupoudrer le tout de notes incisives? Rien si ce n’est que c’est formidable, ça ralenti quand il faut, tout est calé pour le plaisir.

Morieris est taillé pour enchaîner les tours de platine, ça tient le pavé à tous les tempos et ça envoie toujours sans agresser, même sur “Pandora” et son esprit punk nanti d’une batterie énervée soutenant la voix soul de la chanteuse et le groove de sa basse.

Si de doom il est toujours question sur “En Media Res” qui se pose en marche funèbre pachydermique à la lourdeur duquel le très classique “Golden Paw” n’envie rien. Il faut reconnaître que l’amateur de doom retrouvera moins ses marques que dans le précédent opus Molt et cela poussera sans doute certains à dire que Morieris est moins bon. Je me refuse à me ranger à cet avis arguant plutôt du fait que les deux opus sont différents sans qu’il y ait une perte de qualité. Ce nouvel album exploite des idées déjà présentes précédemment et choisi de le faire à fond au détriment d’une probable zone de confort pour ceux qui était dans l’attente d’une redite…

Il résulte de la progression de Crystal Spiders de puissantes cavalcades et des passages si groovy qu’ils possèdent le corps de qui s’approche un peu trop près, le poussant par exemple à se repasser en boucle le titre “Offering”.

Morieris coche presque toutes les cases de l’album parfait. Il ne lui manque presque rien si ce n’est un titres ou deux mémorables pour atteindre le pinacle. Cependant est ce bien utile de minorer une plaque parce qu’il reste une marge de progression à ses auteurs ? Au contraire, Crystal Spiders nous a offert en moins d’un an une belle suite à sa précédente œuvre et nous laisse présager du meilleur à venir. Ce nouvel album vient alimenter l’histoire d’un groupe au travers duquel il devient urgent de ne plus passer.

 

Note de Desert-Rock
   (8,5/10)

Note des visiteurs
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