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Dixie Witch – Let It Roll

Une nouvelle ration de Dixie Witch c’est un peu le contrat garanti : on est sûr d’en avoir pour son argent. Ce “Let it roll” ne fait pas exception. Malheureusement les texans sont plutôt du genre feignants (ou perfectionnistes, c’est selon…), il leur aura d’ailleurs fallu 5 ans pour donner un successeur à “Smoke & Mirrors”. Dans l’intervalle, le groupe aura remplacé son guitariste. Ne minimisons pas l’impact de ce petit événement : dans un power trio aussi puissant, resserré, quasi-symbiotique, remplacer l’un de ses membres fondateurs, avec lequel on jouait depuis 10 ans, n’est pas chose aisée. Mais on peut affirmer sans hésitation que le petit nouveau, JT Smith, s’en tire avec brio, qu’il s’agisse de rythmiques ou de leads. Ses soli sont somptueux, et la robustesse de ses rythmiques est remarquable. Mais dans tous les cas, toutes les oreilles sont tournées vers le vrai leader du groupe, Trinidad : ses vocaux délicieux (subtilement hurlés, gentiment rauques, chaleureux, puissants…) font mouche sur tous les titres, et son jeu de batterie épate encore une fois. Une grosse part du groove intrinsèque du trio vient de sa trame rythmique inébranlable : frappe de mule, subtil jeu de cymbale, trames de grosse caisse ici ou là, son registre est infini…

La musicalité des bonhommes n’est donc plus à prouver, c’est un fait. Il serait donc tentant de les challenger sur leurs talent de composition. Peine perdue ! Encore une fois ils proposent un album sans faute, une galette chargée de petites pépites de boogie sablonneux, du gros stoner chaleureux et joyeux tendance sudiste, le tout dans une cohérence stylistique sans faille. A la base, le groupe charpente ses titres sur la base de riffs menhirs – pas le choix en réalité, c’est à la fois la contrainte et le bonheur induit par les power trios : de la qualité directe du riff dépend la qualité intrinsèque de la chanson, c’est un postulat de base, une équation musicale qui ne souffre aucune contradiction (dans des genres différents : Karma To Burn, ZZ Top, Acid King, etc…). Joie, ils sont ici au rendez-vous. Pour le reste, est-il vraiment nécessaire de vous refaire le même sermon ? Son de gratte grassouillet comme il faut, soli remarquables en alternance, rythmiques alliant avec bonheur groove intensif et puissance rageuse, bla bla bla… Je vais pas vous faire l’article, vous citer des titres plutôt que d’autres, mettre en avant tel break remarquable ou tel solo spectaculaire… Tout est impeccable. Ce qui me ramène à mon introduction : en ces temps tourmentés où un sou est un sou, où le plaisir est rare, où le tri entre 40 groupes médiocres pour trouver une perle devient compliqué, l’achat d’un disque de Dixie Witch est une garantie à moindre risque, on n’est jamais déçu par la générosité et le talent de ce groupe.

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