Déjà six années d’existence, deux captations live et un second album à compter de maintenant pour Djiin le quartet de Rennes et Nantes. Peu de productions studio pour ce groupe certes mais il est loin d’avoir oublié de retenir notre attention lors de ses préstations scéniques, comme ce fut le cas à Bégles en 2019 au What’s in the wood Festival ou plus récemment en 2021 aux Volcano Sessions Vol.6. C’est avec curiosité que je suis allé poser mes esgourdes sur Meandering Soul et voir si le l’esprit du live avait transpiré dans cet opus alors que pour être tout à fait honnête j’étais resté un peu sur ma faim avec le précédent album (Sans même bien savoir pourquoi d’ailleurs.)
C’est une plongée dans une atmosphère mystérieuse en clair obscur dès les premières notes de “Black Circus”. Une musique qui sait être immersive et confiner au mystique comme avec l’intro de “Warmth of Death” puis les chœurs de son outro. “White Valley” comme “Void” de leur côté jouent de la puissance des effets des instruments électrifiés. Le tout se mêlant à un sel orientalisant, marque de fabrique du groupe.
Meandering Soul fait le plein de cordes torturées, d’âmes damnées, de cris suraigus puisés dans la douleur. Dans ces entrelacs, la voix tantôt abrasive, tantôt sensuelle de Chloé la transforme en ogresse capable de dévorer l’attention de son auditeur. Ce monopole de l’attention ferait presque oublier les musiciens qui entourent la frontwoman, comme sur “Red Desert”, où pourtant ses comparses sont le vaisseau qui la porte et la transcendent.
Le titre de l’album illustre sa conception, Meandering Soul, l’esprit sinueux, vient creuser un sillon dans de multiples univers, rock psychédélique, doom, heavy, traditionnel ou oriental. On pourrait résumer ces aller-retours entre les mondes avec “Waxdoll” , titre garage pop à l’énergie punk. qui par miracle va gratter du côté du prog et du kraut, en particulier avec les habiles solis de Tom le guitariste.
L’album est une machine à remonter le temps qui s’inscrit dans le contemporain pour remonter vers les 70’s. Le tout mis en abîme comme cetteoutro qui répond à l’intro par un réemploi thématique. , Djiin réveille l’auditeur de sa torpeur puis, de prise de conscience en révolte, oscille, navigue et finit toujours par s’envoler.
Six morceaux pour 40 petites minutes, quelle frustration, le format est court pour s’acclimater à tant d’étrangeté. Ce frais Meandering Soul, s’il donne encore parfois une impression de patchwork, affirme la cohésion du quartet qui, s’il continue dans cette voie, va finir par placer la barre encore plus haut dans ses prochaines productions.
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