Si l’on devait identifier des bassins géographiques plus propices que d’autres à chaque genre musical, la Norvège ne serait probablement pas le premier pays qui viendrait à l’esprit concernant le stoner tendance psyche. C’est pourtant le terrain d’opérations de Dune Sea, jeune trio qui nous propose avec ce Orbital Distortion son déjà troisième album, toujours chez les discrets mais valeureux All Good Clean Records.
Inutile de vous embarquer dans des circonvolutions ampoulées ou un développement de chronique laborieux et finalement un peu stérile, on va plutôt faire direct : ce disque est probablement l’une des galettes de stoner psych les plus enthousiasmantes de ces derniers mois. Rien que ça. Et pourtant, on en voit passer un certain nombre… Dune Sea propose 8 plages fort bien troussées, mélodiquement abouties, d’une musique proposant les caractéristiques principales du psych rock (rythmiques à tendance hypnotique, envolées propices aux jams,…) mélées à un stoner rock d’école (du riff, de la saturation, du groove). L’alchimie est bonne, l’hybridation réussie. Un peu le meilleur des deux mondes. Le trio se distingue surtout par la profusion d’idées qui parsèment sa galette : sans être toutes ébouriffantes d’originalité, elles apportent toutes quelque chose d’intéressant à l’édifice – mais surtout, elles apportent ce petit facteur “X” qui fait que l’auditeur, encore et encore, réécoute ce disque sans jamais se lasser.
Avec en plus une qualité d’écriture remarquable, chaque titre trouve sa place, proposant chacun des moments forts, marquants. On pense au refrain aérien (littéralement) de “Astro Chimp” (porté par un chant en choeur bien vu), le riff (re)bondissant de “Hubro” et sa lumineuse conclusion au violoncelle (!), la rythmique presque kraut euphorisante de “Euphorialis” (si efficace qu’ils la ramassent sur trois minutes seulement pour ne pas la diluer), le couplet à la rythmique hallucinante (mix de disco et de musique circassienne…??!) de “Draugen” immédiatement rattrapé par un gros refrain tout en saturation… n’en jetez plus, on ne sait plus où donner de la tête ! Autre point d’orgue du disque, le prodigieux “Gargantua” vient déployer sa rythmique stoner fuzzée pour aboutir, après quelques errements variés, à un final extatique. Le trio de chansons final est un peu en deça, avec des titres un peu plus dispensables (sans être ratés).
Orbital Distortion est un album réussi et rafraîchissant. Efficace et audacieux à la fois (ces caractéristiques font trop rarement bon ménage) il devrait contenter tous les amateurs d’un psych rock pêchu et diversifié. Par ailleurs, il confirme un constat qui se renforce un peu plus mois après mois : la Norvège n’est peut-être pas le pays le plus productif en termes de nombre de groupes, mais qualitativement, on est très souvent dans le haut du panier…
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