Dwellers – Pagan Fruit


dwellers

Devinette…Qui arrive à convoquer les fantômes de Led Zep, la classe vocale de Bowie et de toute une tripotée de chanteurs anglais, la crème de l’indie-rock des années 90s dans un seul et merveilleux album ? Dwellers bon sang de bois ! Small Stone, continue d’inonder la sphère stoner de petites pépites et cet album ne déroge pas à la règle. Mais ici point de stoner burné façon « corde de Mi mon amie », non, Dwellers fait dans la dentelle, le minutieux, dans l’art subtil de la compo délicate.

« Pagan Fruit » est un donc un album rock. Point. Pas un album pompeux au concept à tiroirs, non. Et de croquer avec délectation dans ce fruit païen. Dès le premier titre « Creature comfort », la production nous emmène loin, très loin. La réverb affiliée à la guitare dresse une immensité immédiate, un espace insolent pour l’imagination. Et l’on se régale d’avance de la précision chirurgicale troussée par la section rythmique. Le canevas est posé d’entrée et permet une expressivité du chant rarement atteinte dans un album cette année. Les titres « Return to the Sky », « Rare Eagle », « Waiting on winter» parlent d’espace, de poser le temps. C’est l’une des forces du trio. Cette capacité à faire jouer les silences, à maîtriser la place de chaque instrument, à pouvoir intégrer dans les largeurs de leurs compositions des notes additionnelles d’orgues, d’harmonica, de violon (n’ayez crainte, c’est parfait, écoutez donc « Spirit of the Staircase », vous comprendrez) qui repoussent un peu plus loin le contour des riffs.

Ces derniers ne shreddent point. On n’est pas dans l’étalage technique mais dans l’expression. Toujours. Tant mieux. C’est en ce sens que l’on retrouve le côté sombre du rock 90s. Dans l’attaque et la fougueuse incandescence d’un riff désabusé.

Mais attention, il ne faut pas cantonner Dwellers à la caste d’esthètes romantiques. Quand il s’agit d’exploser nos esgourdes d’amateurs exigeants, les américains le font à coup de pelvis. « Devoured by Lions » en est le parfait exemple. La charge d’harmonica, le riff missile et l’artillerie rythmique qu’ils déploient nous explosent les entrailles. Et histoire de nous achever façon puzzle, se fendent d’un solo foutraque et fuzzé contrepointé par une basse assourdissante. Il convient de noter, pour le coup, dans son petit agenda des mecs talentueux, la production aux petits oignons d’Andy Patterson.

Le trio finit son album sur « Call of the hollowed horn » qui n’est pas sans rappeler The Socks, autre signature de Small Stone. Un rock psyché, baigné d’Hammond, une ode 70s mid-tempo à la césure rythmique implacable. Un ptit cadeau de 8min se finissant sur des vocalises à la Robert Plant, histoire de nous brûler un peu plus les lèvres d’envie.

« Pagan Fruit » de Dwellers donc. Un album d’une richesse incroyable, qui à chaque écoute, dévoile un peu plus son écriture et le talent indéniable du trio de Salt Lake City. Encore un coup de maître de la part de Small Stone et l’une des plus belles sorties de 2014 pour ma part. Je vous laisse, je dois absolument ré-écouter cet album.

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