On ne peut pas dire que la pochette soit des plus joyeuses. Cet artwork sombre et dégueulasse, à la limite du DIY s’il n’était pas imprimé de façon professionnelle, pourrait tromper sur la marchandise, impression corroborée par la vue du label qui sort cette galette, Bones Brigade (dont j’ai apprécié quelques sorties mais à mille lieux des genres qui nous intéressent ici) spécialisé dans le grindcore et autres molards supersoniques.
Ce coté crachat glaireux, on le retrouve pourtant bien chez Eibon, formation parisienne peuplée de membres de Drowning et Horror Of The Black Museum. Déjà deux références à Lovecraft en une phrase. Fort. Surtout que cela ne s’arrête pas là, puisque le groupe fait partie de la frange doom, dont l’écrivain de Providence a souvent été une influence majeure. On retrouve alors les composants essentiels à tout bon hommage musical au père des grands anciens indicibles. Tempos tétraplégiques, riffs massifs et écrasants, hurlements de dégénéré puant l’alcool et la démence. Pas forcément original mais remplissant avec brio son office. A voir désormais sur la longueur. A noter pour l’anecdote un sample de ‘Weird tales’ de Dopethrone à 4 minutes sur ‘Venom of solar lust’, titre qui rendait déjà hommage à Lovecrat et toute sa bande, la boucle est bouclée.
Hangman’s Chair est né des cendres de Es La Guerilla et on ne constatera que peu de différences entre les deux groupes, si ce n’est une majeure : l’absence de cette voix bancale et horripilante, remplacée par une autre, moins remarquable mais se mariant mieux à leur mixture stoner/power metal du bayou. C’est groovy, puissant, ça tabasse, le son est éreintant, molosse de saturation, mais le tout est affreusement court.
En somme un split inattendu mais loin d’être des plus oubliables. Cela fait plaisir de voir s’éveiller une scène française qui aime le gros son.
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