Elepharmers – Western Wilderness


Il aura fallu un hiatus de près de six ans pour que les Italiens d’Elepharmers ressortent un album. Rétrospectivement, le démarrage semblait sérieux : trois disques et une signature chez Electric Valley Records. Un parcours au sein d’influences space rock pas toujours orthodoxes, certes, mais sans éclats majeurs entre 2010 et 2019. Pourtant, leurs sonorités étranges auraient dû attiser notre curiosité et laissaient présager le meilleur pour l’avenir.
Pourquoi, alors, six ans entre le précédent album et ce Western Wilderness ? La réponse appartient au trio, et après tout, peu nous chaut : si la plaque s’avère bonne, c’est bien tout ce qui compte.

Les Sardes d’Elepharmers signent ici un retour à leurs sources rock et annoncent délaisser le space rock. Et c’est assez vrai : ce nouvel opus s’inscrit dans une veine plus classique du genre il suffit d’une oreille meme distraite pour recevoir “Burning The Nest” pour s’en convaincre.  Les riffs nerveux, soutenus par la linéarité de la batterie sur “The Call of the Wild” et “Dung Beetle”, ne démentent pas le propos. Le groupe joue avec les poncifs du style, certes, mais le fait avec talent. Les titres ne sont jamais ennuyeux, et l’on ne peut que recommander ces pistes vives où transpirent quelques soli et autres surprises loin d’être dégueulasses.

Se réinventer complètement n’est toutefois pas une mince affaire, et Arcentu comme Tower of Silence font la part belle aux mélodies en apesanteur, trahissant encore l’attachement du groupe pour le space rock. Reconnaissons cependant qu’ils ont clairement laissé derrière eux les aspects les plus barrés de leurs anciennes productions : le bref passage planant de “The Call of the Wild” ou les quelques secondes synthétiques au cœur de Genna Serapis” en sont sans doute la dernières rémanences.

Une fois l’écoute passée, le constat s’impose : la plaque est solide. Les sautillants “Drifter” et “Blind” marquent l’esprit par leurs compositions enjouées; un cœur d’album où pulse la vitalité d’Elepharmers. Qu’on ne se laisse pas abuser par leur nom : la lourdeur est peut-être leur étendard et ils lui font honneur avec “Genna Serapis”, mais ils restent malgré tout attachés aux intentions les plus rétro du genre. Solis hard rock de qualité, crunch désertique comme on l’aime… L’étiquette ne reflète pas tout à fait le produit, mais le titre de l’album, lui, tape dans le mille : Western Wilderness sent la poussière et le sans-plomb, une plaque qui file à toute allure sous un soleil radieux.

Elepharmers signe donc son retour aux affaires avec un Western Wilderness travaillé et construit avec talent. On espère croiser le trio bientôt dans quelques clubs proches de chez nous, histoire de prendre un shoot de poussière méditerranéenne plein les esgourdes.

Note de Desert-Rock
   (7,5/10)

Note des visiteurs
   (7/10 - 1 vote)

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