Endless Floods – Circle The Gold


Endless Floods est un discret trio bordelais (en passe de devenir quatuor semble-t-il, avec l’apport d’un second gratteux issu des rangs d’un autre éminent groupe local, Year of No Light), qui, s’il n’est pas des plus actifs scéniquement, propose aujourd’hui déjà son 3ème album. Malheureusement surtout connu comme « groupe de Stéphane Miollan de Monarch », le groupe girondin a déjà montré avec deux galettes intéressantes (chroniquées dans nos pages) qu’il avait plus à offrir que cette vision réductrice.

Circle The Gold propose deux plages (la logique voudra donc que leur prochain opus ne comporte qu’une seule chanson…), deux séquences roboratives de 20 minutes environ. Le propos est globalement dans la veine des précédentes compositions du groupe et Endless Floods évolue toujours dans une sorte de doom atmosphérique bien lourd, les aficionados ne seront pas décontenancés : on retrouve toujours bon nombre de plans lourds et étouffants, chargés en saturation et en crash, usant du feedback pour densifier son propos. Là-dessus, pas de surprise majeure. Sur Circle The Gold toutefois le trio développe un son plus dépouillé, à travers des compos plus épurées. Plus confiant sans doute (et dans une démarche déjà observée entre son premier et son second disque, encore plus poussée ici), le groupe fait confiance aux silences et à l’ultra lenteur, comme une corde supplémentaire à son arc déjà bien fourni (voir la section médiane des deux chansons, sorte de démonstration mélancolique). Du coup, beaucoup de plans nous ramènent à l’approche mélodique développée par Earth (illustré entre autres par les passages où le jeu de batterie ultra-lent, tout en retenue, et les licks de guitare lancinants à la limite de la dissonance renvoient au duo Carlson / Davies), à l’image de plusieurs passages de « Seeds ». Le travail « mélodique » se retrouve plus évident sur ce disque, qui emprunte occasionnellement à Yob pour les plans sludge ou plus globalement au funeral doom de temps en temps (de moins en moins toutefois). Les rares lignes de chant, torturées, nous renvoient, elles, aux déchirements quasiment post que l’on peut retrouver occasionnellement chez Monarch, apportant plus de densités encore aux plans les plus lugubres.

Quoi qu’il en soit, le tout se marie bien et la démarche globale du groupe (qui annonce avoir voulu « remettre les choses à plat » avec ce nouvel album) gagne en cohérence : l’album est solide, dense, et ne perd que rarement son fil conducteur. Rugueux et froid par moments, plus chaleureux et enlevé plus loin, l’ensemble se tient bien et les écoutes s’enchaînent avec intérêt. En développant cette approche mélodique (et en particulier l’usage de riffs encore plus percutants), sans se défaire de son intégrité musicale ni globalement de son héritage, Endless Floods risque de trouver son Graal, et pourrait franchir le petit palier de notoriété qu’il mérite.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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