Il existe une multitude de raisons, certaines meilleures que d’autres, pour qu’un musicien faisant partie d’un combo bien installé sorte un album solo. Pour Erik Larson, riffeur en chef chez Alabama Thunderpussy, un coup d’œil aux paroles reproduites dans le livret nous éclaire rapidement sur ses motivations. Loin des poncifs du genre qui consistent à parler de bagnoles, de gonzesses, d’expériences hallucinogènes et autres sujets sans grand intérêt, cet album apparaît comme une catharsis, une façon de se débarrasser de quelques démons. Album très honnête et personnel donc, où Larson se confesse sans pudeur et en profite pour régler quelques comptes. Sur les notes de pochette, il insiste sur le fait qu’il a tout écrit, joué et produit seul, ce qui semble évident au regard de sa démarche.Voilà pour le fond, reste la forme. Impossible de réduire cette collection de chansons à un style bien précis, chaque morceau illustrant une palette de sentiments variés qui vont de la tristesse et le regret à la colère ou la haine. Alors que le son de guitare abrasif et la basse un peu crade de « Love and Loathing » qui ouvre l’album évoque une espèce de sludge light, « Germ » et son tempo plus lent flirte avec le doom avant que « Smile » ne reprennent les ingrédients du hard-core old school. Et il en va ainsi pour tout l’album, Larson alternant les styles qu’il ressert de façon personnelle, surprenant l’auditeur avec un morceau un peu plus groovy et une guitare acoustique (« Bleeding Fire ») avant de le prendre à contre-pied avec deux décharges d’adrénaline haineuses (« Bloodshot » et « By My Hands »). On retrouve même une guitare vaguement country ou une rythmique tribale qui ne nuisent pas à l’homogénéité de l’ensemble, évitant la monotonie et permettant de découvrir une foule de détails à chaque nouvelle écoute. Seul fil rouge, la qualité des riffs et un certain talent derrière les fûts, ce qu’on savait déjà depuis sa prestation remarquée au sein de Axehandle. Malgré un ton général assez sombre, Larson termine sur une note positive et pleine d’espoir en reprenant « Say Yes » d’Elliot Smith.
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