Foghound – Awaken To Destroy


Le quatuor étasunien n’en est pas à son coup d’essai avec « Awaken To Destroy » qui fait suite à une première démo sortie en 2014 et un premier vrai album (« The World Unseen » déjà sur sorti sur Ripple Music) ayant laissé mitigé mon camarade qui l’avait chroniqué alors. Lorsque Chuck m’avait donné leur première démo à Berlin quelques années plus tôt, la moitié des acteurs de cette plaque officiaient dans le mythe ressuscité Sixty Watt Shaman. Comme personne ne peut l’ignorer vu que les différents partis (en fait 1 contre 3) se sont abondamment épanchés sur les réseaux sociaux : Sixty Watt Shaman n’est pas prêt à refoutre la compresse en tant que groupe ; ses acteurs ont donc pu dégager du temps pour se consacrer à d’autres projets musicaux notamment Foghound.

Tout ça tournait à peu près rond dans un contexte tendu jusqu’à ce maudit 18 décembre 2017 : jour où notre ami James Robert Forrester dit « Reverrend Jim » s’est fait abattre devant le shop de tattoo où il bossait à Baltimore. Il est impossible pour moi de ne pas penser à lui alors que j’écoute les lignes de basse qu’il a imprimé sur cette production (« The Buzzard » en est une belle illustration) et mon avis sera donc partial ! Tant pis ! Et carrément tant mieux de savoir qu’Adam Heinzmann a rejoint cette fine équipe par la suite afin qu’un meurtre n’ait pas raison de cette aventure rock’n’roll qui envoie de belles buches ! Je signale que la vague de solidarité au sein du microcosme stoner du nord des USA a été exemplaire.

Je signale aussi que musicalement cette pièce envoie sérieusement le bois et que passée outre la dimension émotionnelle, « Awaken to Destroy » mérite sa place dans toutes les discothèques heavy rock qui se respectent (elle a par ailleurs le potentiel de toucher au-delà vu l’intérêt déclaré grandissant pour Motörhead auprès des tribus rock).

Le mid-tempo est à l’honneur de certaines plages dont le titre éponyme ou « Keep On Shoveling » qui font aussi montre d’une rare sauvagerie assénée à grands renforts de riffs saturés quand c’est nécessaire. Quand l’équipée mixte décide de passer la vitesse supérieure (« Known Wolves » qui a fait l’objet d’une vidéo visible sur les plateformes vidéo en ligne), on tape dans une débauche plus saignante bourrinant sa maman avec brio dans un registre entre punk’n’roll véloce et stoner pour mâles en direct de chez les Rednecks ! Les chants façon Riot Grrrl amènent un petit plus qui tonifie une production qui, sans s’inscrire dans la révolution musicale, bouscule les codes avec Dee, un Lemmy au féminin, aux commandes.

Jouant sur toute la largeur du spectre de l’héritage stoner, le quatuor du Maryland commet le grand écart sur « Awaken To Destroy ». D’un côté ils concluent l’album sur quatre minutes apaisées entre ambiance enfumée/enivrée et suave sans jamais se lancer dans un passage où ils excellent pourtant : l’invitation à danser de la nuque et ils le font avec brio. D’un autre côté ils envoient un brulot impeccable de deux minutes trente qui transpire le punk US des eighties par tous les pores et fait bien saigner les oreilles : un pur régal pour amateurs d’ambiances plus trépidantes.

Le curseur est habilement placé entre les deux extrêmes sur « Gone Up in Smoke » : cette réussite du genre est habilement amenée par une rythmique lourde, dirigée par Chuck à la batterie, qui monte en intensité parallèlement à un alignement de gros plans de guitares overdrivées. Les Étasuniens s’affranchissent des conventions en dérapant dans les soli dès la première minute de jeu et y reviennent dans un registre plus barré en fin de partie lors d’un final énorme qui cartonne au rayon des bûches.

Inconditionnel du heavy rock US des années deux-mille : si à l’époque tu as kiffé The Glasspack, Halfway To Gone voire même Sixty Watt Shaman, ce disque manque cruellement à ta collection en cd, en téléchargement voire même en vinyle !

Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

Note des visiteurs
   (8/10 - 1 vote)

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