Forming The Void – Rift


Ceux qui avaient eu l’occasion d’écouter le précédent album de Forming The Void pourraient être surpris par l’orientation que prend le quartet de Louisianne en signant sa quatrième plaque cette fois chez Kozmik Artifactz. Rift est un album qui se tourne résolument vers le Doom tout en conservant les bases atmosphériques du précédent opus.

Les 46 minutes de l’album contiennent une perle de lourdeur aboutissement des albums précédents. Rift est de fait une belle synthèse de ce qui faisait déjà le charme du groupe tout en y apportant plus de maturité et de réflexion. Forming The Void propose au travers de ses composition une marche forcée au cœur d’une faille inexplorée de l’écorce terrestre et on y traverse différents paysages tantôt sombre, tantôt lumineux.

D’entrée de jeu l’esprit de l’album est sale et lourd comme la traversée d’un bayou où les riffs s’attardent parfois pour livrer une luminosité irréelle. La voix scandée de James Marshall a fait le plein de puissance avec ses abords prog et gonflés de reverb, le tout dans un esprit à la Windhand qui s’accorde tout à fait avec le Doom Mid-Tempo martelé tout au long des titres.

A la carte des riffs pachydermiques et entêtants, on trouve notamment les titres “On We Sail” et “Arrival”. ce dernier alternant un beau mélange de phases Doom et de phases rapides purement Stoner. Pour les amateurs de mets auditifs plus délicats, on portera son choix sur “Arcane Mystic” dont les passages orientaux s’accordent parfaitement avec l’esprit de l’album et débouchent sur un “Transcient” lancinant et toujours marqué par le même attrait culturel du guitariste Shadi Omar Al Khansa. Le tout dévie quasi invariablement sur des montées épiques où les guitares et la basse de Luke Baker envoient toute leur puissance sur fond de frappes obèses de l’agile Thomas Colley.

chaque morceau constitue un une image du voyage au cœur du Rift et Forming The Void ne se repose de son périple que lorsqu’il joue l’éthéré et toujours oriental “Ark Debris”  où le chant est plus calme et le souffle des instruments plus lent. Enfin on pourrait croire à une clôture d’album plus cool avec l’intro du morceau mais les potards sont repoussés au maximum pour “Shrine”. Plus puissante émotionnellement et plus lourde, cette conclusion sonne comme une invocation tribale. La piste a plus de tripes que les autres avec une louable césure centrale où souffle de nouveau le vent aride des contrées de désert et d’oasis durant une petite minutes avant le retour de la tempête. Le voyage se termine sur un promontoire battu par les vents et laisse soudainement l’auditeur seul dans le silence.

C’est un album notable que “Rift”, tout en équilibre où tous les morceaux peuvent être pris indépendamment comme d’un seul tenant pour mieux percevoir toute l’ampleur du travail accompli. Il n’y a pas plus de virtuosité que de raison dans ce panorama où les musiciens jouent à parts quasi égales. cependant c’est un travail intelligent et qui glanera une position confortable dans les discothèques des amateurs du genre et ce malgré quelques reproches pouvant être faits sur des clôtures de morceaux parfois trop abruptes.

Note de Desert-Rock
   (8/10)

Note des visiteurs
   (9/10 - 1 vote)

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