Le texan Travis Weatherred a monté Fostermother en 2019, rejoint rapidement par Stephen Griffin. Touche-à-tout instrumentistes, les deux musiciens ont écrit et enregistré seuls leur deuxième album, The Ocean (même si un troisième musicien vient d’être recruté par le duo, vraisemblablement pour leur permettre de donner quelques concerts – tout au moins l’espérons-nous). Deux ans après leur premier album, originalement appelé Fostermother, ce second disque, cette fois signé chez Ripple, vient enfoncer le clou.
La musique du duo est une sorte de stoner doom très fuzzé et très mélodique, très travaillé aussi (gros travail du son, avec notamment un travail de production convaincant). On pense souvent aux talentueux Mars Red Sky (écoutez les couplets de “Hedonist” en particulier) pour le contraste entre une base instrumentale lourde mais mélodique, et un chant clair et hanté. Loin du plagiat, Fostermother trouve sa voie dans ce segment musical peu exploré, caractérisé par un vrai travail d’écriture qui fait rentrer ses mélodies au forceps dans nos petits crânes après seulement quelques écoutes. L’ensemble est plutôt lent, voire mid-tempo, et explore méticuleusement, sur 45 minutes, cette étroite frontière entre lourdeur et subtilité. De plus, les compositions parviennent à jumeler un travail de structure très élaboré (les chansons sont denses, roboratives même, chargées en riffs, refrains, breaks…) et une durée (relativement) courte, avec un seul titre au dessus de 6 minutes. Tant et si bien que l’ennui n’est jamais là, et les écoutes peuvent se succéder avec toujours une petite surprise au détour d’un riff déja engrammé depuis longtemps, ou un refrain déjà chantonné après seulement trois ou quatre écoutes…
Toute autant audacieuse que séduisante, la musique de Fostermother a pas mal d’atouts pour plaire largement. Il faut se pencher sur leur cas.
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