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Franckie IV Fingers – Vol.II


Contrairement au personnage de Bénicio del Toro dans Snatch, il ne manque absolument aucun doigt au quatuor sudiste qui balance avec une aisance technique indéniable son Vol.II. Une galette heavy, rock, justement balancée, qui oscille entre différents styles sans pour autant perdre la cohérence du propos développé. On pense à Clutch parfois, à Wolfmother de temps en temps, à la scène grunge de Seattle aussi. La production est puissante, le mix très bien équilibré et les compositions très bien écrites.

L’album déroule sa graisse le long de ces 9 incandescences sans faiblir, cependant deux points m’auront chagriné sur les premières écoutes.
Le premier étant l’accent très « français » du chanteur marquant distinctement la musicalité anglo-saxonne des mots et mélodies. Bon, ce point s’efface au fil des écoutes laissant place à une bonne mise en place et un chant très maîtrisé et puissant. Finalement ce détail ne dérangera que les français dans un premier temps.
Le second point est, me semble-t’il, plus persistant. L’ensemble de l’édifice est très bien construit mais pour ma part trop propre. J’aurai souhaité plus de prise de risque dans le son, et dans la personnalité des morceaux. On traverse une bonne partie de la galette en headbangant certes, mais sans être jamais vraiment surpris par un changement d’accord, par un break malsain ou une mélodie déviante. Le quatuor mériterait de mettre du désordre et de l’inattendu dans son heavy-rock…
Et finalement commence à le faire avec « Let me down again » et son pont où la basse ronfle à contretemps d’une rythmique guitaristique généreuse et cassant sont 4/4 habituel. De ce titre déroule les trois derniers morceaux « Always », « Roller Coaster » et « Bloodties » qui mettront enfin le surplus de gonade nécessaire à la prise de risque. Du riff gras, lancinant qui suinte, du chorus malsain, des chœurs placés et puissants et toujours, par contre, cette technique irréprochable des zicos

Le Vol.II de Franckie IV Fingers se laisse donc agréablement écouter. On a envie de rejoindre le pitchoun et sa planche de surf pour en découdre avec le furieux clapotis de la Méditerranée tout en buvant de la bière. Surtout, c’est qu’à l’écoute de la fin de cette autoproduction, on se dit que si le quatuor persiste à rester velu ça augure du tout bon pour la suite.

Flaux

http://franckie4fingers.bandcamp.com/

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