Green Lung – This Heathen Land


Impressionnant parcours que celui de Green Lung : groupe relativement jeune (débuts en 2017), les anglais ont produit un premier excellent album, suivi du remarquable et remarqué Black Harvest il y a deux ans. Bien emmené par le petit mais réputé label Svart (garant de choix exigeants), ils se retrouvent déjà signés par Nuclear Blast – un label à qui l’on peut reprocher pas mal de choses (en sus de Blues Pills), mais certainement pas son flair à talent. Avec ce V8 sous le capot, il leur restait à mettre à niveau le châssis, et les revoilà donc déjà avec ce This Heathen Land sous le bras.

Pas de virage, pas de remise en cause : musicalement, on est exactement dans la même mixture, à savoir un heavy rock occulte, qui emprunte autant au doom metal classique qu’au heavy metal d’école. Le tout est encore une fois baigné d’une prod qui fait en permanence le grand écart entre respect des codes et des standards du genre (un mix splendide), et un souffle moderne (la puissance du mur de guitares, le son de basse…).  En cela, This Heathen Land reprend là où Black Harvest nous avait laissé, et nous emmène plus loin et plus haut.

Le constat est corroboré par la qualité des compos, qui oscillent entre le brillant et le très bon, sans point faible. Il faut dire que l’ensemble a beau rester dans ce boulevard musical bien balisé, la variété reste – paradoxalement ? – au rendez-vous. On a de la balade mélodique catchy (« The Ancient Ways »), de la torgnole riffue catchy (« Mountain Throne »), de l’hymne heavy metal catchy à chanter le poing levé (« Hunters in the Sky »), du gros hit hard rock mélodique catchy (« Oceans of Time »), du power doom catchy à gueuler sous la douche (« The Forest Church »), de la mélopée folk rock catchy (« Song of the Stones »), du power hit super-catchy emmené par un riff de… Hammond (!!!) avec le bluffant (et presque écœurant d’efficacité) « Maxine »… Bref, il y a de tout, mais… catchy ! Parce que l’on peut aimer ou moins aimer (mais pas détester quand même, je ne pourrais pas comprendre…), il est en revanche bien difficile de ne pas voir les compositions du quintette grand-briton vous rentrer pour longtemps dans le cortex frontal.

En termes d’exécution, rien à redire non plus : bien aidés par une production puissante et une mise en son cristalline, les soli et les riffs du prodigieux Scott Black emmènent les velléités épique du groupe, même si ce sont bien les vocaux de son frontman Tom Templar qui distinguent le plus le groupe de toute éventuelle concurrence (trop nasillard probablement au goût de certains, le chant de Templar mêle puissance et technique mélodique avec talent).

En tous points, This Heathen Land est meilleur que le pourtant excellent Black Harvest. Si le genre musical ne vous sied pas (c’est mon cas), passez votre chemin, mais il est impossible de ne pas reconnaître la qualité de ce disque qui, s’il trouve son public, pourrait permettre à la carrière de Green Lung de prendre un bel essor, mérité au vu de cette démonstration. Vous voilà prévenus.

 


Note de Desert-Rock
   (8/10)

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