Quel personnage extraordinaire que ce Dandy Brown, venu de l’anonymat le plus total, il débarque avec deux projets qui font fantasmer depuis plusieurs mois les fans de stoner rock de la planète entière : avec le superbe Orquesta Del Desierto, il proposait sa version acoustique hallucinée du all-star band stoner dans toute sa splendeur. Le revoilà qui débarque quelques semaines plus tard à peine, avec un projet vieux de plusieurs années (voir interview), un projet qui alimente les rumeurs depuis longtemps déjà. Hermano est composé de musiciens incroyables, peu connus du grand public mais qui ont pourtant fait leurs preuves : Dave Angstrom est le guitariste des excités Supafuzz et apporte des parties de lead somptueuses ; Mike Callahan était le guitariste des rageurs Disengage et aligne des riffs d’une efficacité et d’une puissance redoutables ; la base rythmique est composée de Dandy à la basse, épaulé de son ami Steve Earle à la batterie, qui a fait les heures de gloire des mythiques Afghan Whigs de la grande époque. Le chant quant à lui est assuré par ni plus ni moins que John Garcia (ex-Kyuss et actuel Unida), que d’aucuns considèrent comme l’un des plus grands vocalistes ayant foulé cette planète, tout simplement, et ce n’est pas à l’écoute de ce joyau que l’on pourrait contredire cette affirmation : le chant de Garcia y est puissant, mélodique et ‘aérien’, comme toujours, probablement à son meilleur niveau (ex-æquo avec le nouvel Unida, qui sortira… un jour !). Ce redoutable rassemblement de fines gâchettes forme ici une entité compacte, un groupe à part entière, et rend mille fois justice à des chansons extraordinaires. Les hostilités commencent par ‘The bottle’, heavy et lancinant en diable, et les morceaux s’enchaînent, tous aussi bons les uns que les autres, pour se terminer par un ‘Nick’s Yea’ qui s’articule autour d’un riff hallucinant, mélange improbable du grand Sabbath Noir et d’un Led Zep légendaire. Impossible de citer ici toutes les chansons (je vais encore me faire taper dessus par la tyrannique rédac’ chef !), mais comment ne pas mentionner les trois minutes de pure furie de ‘Manager’s Special’, ou encore ‘Landetta’, ou bien ‘Five to five’. Chacune des chansons de cet album justifie à elle seule l’achat du CD; procurez-vous ce chef d’œuvre à tout prix !
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