Difficile, finalement, de lier High On Fire au mouvement stoner… En tout cas à la première écoute ! Evidemment, Matt Pike est au commande, LE Matt Pike qui restera pour toujours dans les mémoires le leader de Sleep, groupe stoner doom légendaire s’il en est… Mais High On Fire est bien loin des circonvolutions doomesques et aériennes de Sleep…
Quoi que… A bien y écouter, il semblerait que l’on n’en soit pas si loin que ça ! Et oui, passé le premier niveau d’écoute, une montagne de grattes rageuses et saignantes, un heavy gras et tranchant, on distingue des nuances remarquables, des envolées instrumentales bien caractéristiques… Finalement, High On Fire est peut-être la version “super heavy” de Sleep ! Musicalement, le groupe se situe donc clairement dans un croisement malsain entre Slayer et St Vitus, entre Motörhead et Electric Wizard…
Certes, leur musique n’est donc pas toujours facile d’accès, il faut se plonger dedans pour en discerner toutes les composantes, se frayer un chemin dans les “couches” de riffs pour commencer à apprécier ces compositions souvent épiques, mais ça en vaut largement la chandelle… Dès la 2ème ou 3ème écoute, vous serez conquis et commencerez à remarquer ici ce solo sublime (“Brother in the wind”), là cette rythmique “chape de plomb” (“Cometh Down Hessian”), et ailleurs ce riff superbe, “à la Matt Pike” (“Devilution”). A noter aussi le superbe “Sons of thunder”, instrumental épique, où les riffs volent et la batterie (limite percussion !) est presque tribale…
Si vous connaissez et appréciez les 2 premiers albums de High On Fire, c’est donc une évidence : inutile d’attendre plus longtemps, “Blessed Black Wings” est une pure réussite. Foncez !
Si vous ne connaissez pas encore High On Fire, par contre, la question est de savoir si vous adhèrerez. Si vous aimez les groupes mentionnés plus haut, c’est une évidence. Si vous avez un doute, par contre, et que vous souhaitez découvrir High On Fire, cet album est de toute façon un excellent point d’entrée : la production (Steve Albini, quand même !) est superbe, permettant (enfin !) d’entendre tous les instruments clairement, toutes les nuances du disque, là où les disques précédents du trio pouvaient sonner (surtout après avoir écouté celui-là !) un peu plus “bruts”.
Bref, il semble que dans tous les cas, cet album soit en quelque sorte indispensable ! A moins que vous n’appréciiez uniquement le stoner “old school”, cantonné à ses représentants les plus “classiques”, High On Fire représente une option excitante au genre, et en tout cas une fenêtre d’air frais ! Brutal mais jouissif !
Note : il semblerait qu’il existe une édition limitée, avec titre bonus (reprise du “Rapid Fire” de Judas Priest) et DVD, disponible lors de la sortie de l’album. Inutile de vous dire que dans ces conditions, l’achat paraît hautement recommandable…
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