High On Fire – The Art Of Self Defense


High On Fire - The Art Of Self Defense

Le mythe est de retour. Matt Pike génial guitariste de feu Sleep déboule, oui déboule avec son nouveau groupe : High on Fire. Toujours sous la forme d’un trio, Matt, en plus de la guitare, est passé au chant. La production a été dévolue à ce maïeuticien sonore qu’est Billy Anderson auquel on doit les albums de Sleep et certains Melvins. Une fois de plus, il a réussi à capter l’énergie vraiment brute que distillent les trois terroristes qui composent High on Fire. L’atmosphère qui se dégage de ce disque est réellement terrifiante. Sombre et écrasante. Presque barbare. Médiévale c’est sûr. A l’image du Prince Noir qui figure sur la pochette. Fils aîné du Roi d’Angleterre Edouard III alors que le pays connaît de graves troubles religieux, sa vie a été marquée par les débuts de la guerre de Cent Ans et la Peste noire. Ne vous attendez pas à entendre du dulcimer ou de la vielle à roue ici. Les instruments sont 100 % rock’n’roll. C’est l’utilisation qui en est faite qui renvoie au Moyen-Age. « Blood from Zion » est particulièrement caractéristique de cette ambiance guerrière. On y entend les anglais fondre avec fracas sur les français dans le tumulte des fers qui se croisent, embrochent, mutilent. Le grandiose « Baghdad » qui ouvre l’album me semble raconter la fureur dévastatrice de Tamerlan qui ravagea sanguinairement la Mésopotamie après que les Mongols l’aient mise à sac quelques années plus tôt. Si un cinéaste décidait de mettre en scène cette époque agitée pour en tirer un film, High on Fire ferait avec cet album la bande son parfaite. Si ce disque peut par certains aspects foutre la trouille, nul doute qu’il fasse à son tour de terribles dégâts dans la mouvement stoner. Comme la peste, il se répand de manière pandémique et frappe. De disque aux vertus historiques, il devient fait historique. La Peste noire était venue d’Asie centrale. Après s’être tapie au fond des bois pendant près de 700 ans, la voici qui réapparaît, venue d’Oakland en Amérique. Si Albert Camus était toujours vivant, sûr qu’il en ferait l’éloge de cette peste-ci.

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