Houston Swing Engine est un quatuor suisse bien dans son temps. Moderne, quoi. Et ce genre de qualificatif sur Desert-Rock.com peut faire peur. A tort. Parce que oui, la musique qu’on aime, elle vient pour beaucoup d’influences 70’s (avec quelques incursions sur la décennie précédente et/ou suivante). Mais la démarche de HSE est différente : le groupe se positionne d’abord dans son siècle (gros penchants 90’s quand même, avec quelques relents de Prong, Jesus Lizard, le Soundgarden du début 90, etc).
Du coup, par exemple sur des titres comme “Evil Clutch”, HSE se lance dans des envolées limite punk-metal, mais bercées par une rythmique basse-batterie groovy à souhait. Et la différence, la voilà bien incarnée. Plutôt que de singer des groupes déjà réputés, ils s’inspirent du meilleur de tout ça pour repositionner leur musique franchement au XXIème siècle. Le reste est à l’avenant : sur une prod bien barrée (une fois le son du groupe bien trouvé, inutile de bouger les potards, hein !), les moreaux reposent tous sur 2 ou 3 riffs bien cinglants, et surtout sur une poignée de breaks bien allumés, prétextes à quelques fulgurances instrumentales ou vocales, soit rageuses, soit pleines de groove (voir “Tongue Runner”, qui alterne tout ça avec bonheur).
Niveau instrumental, tout ceci est donc irréprochable, ça joue bien, et le feeling fait plaisir à entendre. Ma seule réserve est dans les vocaux, un peu trop hurlés à mon goût : les aller-retour entre ces passages en chant clair et ces parties criées toutes tripes dehors sont un peu trop typées “emo-core”, “post-rock”, “———-” ==> [insérez ici le nouveau nom de musique de djeunz à la mode quand vous lirez ces lignes, si possible un terme composé des mots “post”, “emo”, brutal”, “core” et “fusion”] pour moi (un gars qui aime les choses simples, quoi).
Donc rien de franchement stoner à se mettre sous la dent, c’est sûr. Néanmoins, si on était des abrutis de puristes, ça se saurait. Et donc nous on aime bien HSE. D’abord parce qu’il s’agit d’un des rares groupes qui propose une incarnation du stoner dans notre décennie, et ça c’est rare. Et finalement, le résultat ne fait pas peur, on se dit “pourquoi pas, ça sonne plutôt pas mal ” ! Houston Swing Engine est donc l’occasion rêvée de rester un fan de stoner tout en écoutant un groupe tout à fait moderne et bien dans son époque. Réfléchissez-y bien, c’est plutôt rare !
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