Vous l’avez cette sensation quand on découvre une belle alliance de saveurs ? Quand les papilles chuchotent de mille picotements délicieux au contact d’un sucré-salé inattendu ? Vous en salivez même ?
Voilà, c’est l’effet Hubris. Le jeune combo toulousain officie depuis 2 ans maintenant et vient de sortir cette année un deuxième EP étonnant de fraîcheur, de maturité et d’intelligence.
Par la grâce d’une vidéo live postée sur youtube, teintée de psychédélisme projeté et de plans rapprochés nous faisant entrer dans le corps de l’entité musicale, les toulousains offrent une expérience sensorielle agréable et immersive. Faisons valser les étiquettes autour d’eux afin de comprendre quelle cuisine pratique le quatuor. Elle est chaude et épicée à la manière d’un King Lizzard and the Lizard Wizard, piquée de pointes acidulées à la Ecstatic Vision, mijotée façon L’effondras et aventureuse comme a pu l’être la tambouille du Floyd expérimental.
L’ensemble de ces références est habilement mixé et ne souffre d’aucune grossière erreur. Un Ep peut-être, mais de quasiment une heure qui nécessite une attention véritable pour qui voudrait creuser leur musique. Les cuistots connaissent la formule pour pondre du riff accrocheur mais n’hésitent pas à faire entrer le client dans de longues plages de transes où la respiration se calque au lent rythme de leurs envies. C’est savoureux, étonnant.
Hubris va devoir transformer l’essai rapidement. En se frottant à l’exercice live déjà, pour savoir si l’expérience survit à l’épreuve de la scène, en enregistrant un album ensuite car l’édifice a besoin de plus de charpente, de structures. L’équilibre entre le corps et l’âme nécessite encore de la réflexion et du dosage, on aimerait en effet un peu plus d’instinctif que de cérébral. Mais ne boudons pas notre plaisir, cette cuisine là a clairement un goût de « reviens-y » et pourrait avec l’intelligence qui les caractérise gagner sa première étoile d’ici peu de temps.
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