On les avait certes un peu oubliés depuis plusieurs années d’inactivité, mais le groupe génois Isaak n’est pas vraiment un inconnu (retrouvez les chroniques de leurs deux albums précédents dans nos pages). Le quatuor sort aujourd’hui son second disque chez HPS, ce qui est en soi une perspective réjouissante.
L’album est lancé sur une entame un peu roublarde, un gros riff limite indus (des relents lointains du « N.W.O. » de Ministry persistent après écoute…) larvé de bandes audio… Pourquoi pas, pour une intro… Le visage musical de Isaak se dessine plutôt à travers les titres suivants, et très vite un pattern se distingue, la marque de fabrique que l’on connaît déjà chez Isaak n’est pas ébranlée : une véritable machine à torgnoles. Les titres défilent selon la séquence mathématique source des meilleurs albums : 1 titre = 1 riff. Ca cartonne très vite et très fort, et ça ne débande pas de toute la galette (11 titres / 45 minutes, nickel). Gros son de gratte, vocaux costauds et très présents, frappe de grosse mule en fond de rythmique… C’est bien composé, c’est accrocheur, c’est efficace… Vous y voyez quelque chose à redire vous ?
On devient toutefois un peu exigeant avec les groupes qu’on aime bien, et après de nombreuses écoutes, une poignée de titres un peu plus dispensables se dessine : on pense à « Except » (et sa mélodie accrocheuse mais un peu vaine), le bourrin « Rotten » que l’on a du mal à engrammer (un refrain ? un couplet ?), le mid-tempo audacieux « Fake it till you make it » ou « Taste 2.0 » qui manquent aussi d’accroche… Une bonne partie tourne à vide, et n’incite pas à ré-écouter le disque.
Heureusement une poignée de purs brulots émerge de la galette et tirent l’ensemble vers le haut. On notera en particulier le rageur « OBG » (son refrain et son break impeccable menant à un riff n°2 en mode « bonus »), le brillant « Over the Edge » (son jouissif riff basique symptomatique du stoner scandinave et son break/refrain super efficace), « Sleepwalker »…
A l’heure du bilan, on notera donc que si l’album est imparfait (il l’est) et contient une poignée de scories, il propose néanmoins une rasade de gros stoner rock bien épais et bien accrocheur qui devrait séduire le plus grand nombre. En tant que tel, la promesse est séduisante et devrait suffire à une large part d’entre vous, auditeurs. Proposant un album dense et solide (un ensemble de compos finalement très homogène, signe d’une réelle maturité), Isaak apporte un bon nouvel album à son intéressante discographie, mais qui ne sera pas (pour cette fois) son disque de référence.
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