On ne peut pas vraiment dire que les groupes exclusivement instrumentaux pullulent dans le rock ou le metal, alors pour une fois qu’on en tient un, et en plus de cette qualité, autant ne pas le lâcher ! Et quand en plus il signe un troisième album aussi exceptionnel que ce ‘Almost heathen’, ne pas l’écouter relève de la faute de goût, tout simplement. Après un premier album brillant mais frustrant (avec un chanteur faisant office de cinquième roue du carrosse, imposé par Roadrunner), puis un second, brillant et plus abouti, c’est désormais libérés du joug de Roadrunner que le trio s’épanouit et nous livre un album regorgeant de purs chefs d’œuvres, de riffs et de soli s’entremêlant dans des passages envoûtants, le tout étant bercé comme il se doit par une section rythmique incroyablement efficace. De toute façon, aucune priorité n’est franchement donnée à l’un des trois instruments, chacun créant son propre plateau d’argent de son côté, permettant à son collègue d’y poser ses parties instrumentales, et ainsi de faire évoluer la chanson. La guitare s’imbrique donc bien à sa place au milieu de la basse et de la batterie, le tout s’agençant à la perfection, à un point tel que l’on n’envisage jamais d’y ajouter un chanteur l’ombre d’un instant. Ca a de la pêche, c’est mélodique, et même après des dizaines d’écoutes on ne s’en lasse pas une seconde : les chansons (qui portent des numéros et pas de titres) sont tour à tour basiques et complexes, épiques souvent, mais structurées de manière à ne jamais lasser ou se répéter d’un morceau à l’autre. Un grand album.
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