L’année dernière sortait discrètement un disque qui méritait pourtant toute notre attention. Actifs depuis 2010, les 4 canadiens de Loviatar sortaient leur premier album éponyme après 4 EPs.
Très orienté mythologie et légendes anciennes depuis leurs débuts, leur premier album ne déroge pas à la règle et s’inspire entièrement de la mythologie égyptienne, un domaine finalement peu exploité, surtout face à ses concurrents scandinaves ou celtes.
Divisé en seulement 4 morceaux et ne dépassant les 40 minutes d’écoute, Loviatar pourrait être considéré comme un long EP, ou un court album, c’est selon. Quoiqu’il en soit, il est à envisager d’un seul bloc : les trois premiers morceaux, respectivement “Nascent”, “Discordant” et “Ascendant”, tout les trois sous titrés “Stygian Wyrm”, et le dernier morceau, le plus long, Blind Goddess of The Nine Plagues constituent un ensemble parfaitement homogène et fluide. Les transitions entre les morceaux sont quasi-inaudibles, si bien que l’album n’aurait pu être constitué que d’une seule chanson. Dès le départ, Loviatar nous invite à une épopée au temps des Pyramides qui ne se termine qu’à la dernière note de l’album.
Loviatar est un melting-pot d’influences et nous rappelle à cet égard Mastodon, pour sa capacité à mélanger tout et n’importe quoi et à aboutir miraculeusement à quelque chose de très cohérent et immersif. “Nascent” nous ouvre sur la voix lyrique et puissante du guitariste chanteur JD, très heavy, posé sur un entremêlement mélodique de guitares et de percussions, qui laissera place sur le morceau suivant à un déferlement de doubles croches que n’aurait pas renié High On Fire. Sur la suite, Loviatar continue de synthétiser le doom avec des riffs d’une lourdeur imparable, le post-metal avec des passages plus ambiants et occasionnant toute sorte d’expérimentation sonore, et termine comme il se doit son album avec un morceau de 19 minutes, afin de, quand même, respecter un minimum les traditions du doom, ce qu’il s’est bien gardé de faire jusqu’ici.
Sorti à la même période, Loviatar me rappelle le Asheran de DVNE dans son assemblage un peu foutraque et coloré et dans sa volonté de lever le majeur aux codes du genre. Sur le papyrus, un groupe de Stoner/Doom/post metal puisant son inspiration dans l’Egypte Antique peut s’avérer fantasque, mais l’écoute vous dissuadera définitivement de cette idée et vous verrez qu’il n’y a rien de risible dans ce voyage au bord du Nil.
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