Pas courant de tomber sur des groupes néo-zélandais dans notre veine musicale, et heureusement que ce facteur aura titillé notre curiosité, parce que ce n’est pas l’indigence d’originalité du nom du groupe qui nous aura vraiment intrigué… Imperator est leur premier long format, après un EP discret en 2020.
Musicalement, Mammuthus ne produit pas un ensemble fondamentalement original : il évolue dans un registre de stoner rock assez enthousiasmant, un style qu’il maîtrise bien, ce qui n’est pas le cas de tous les groupes qui s’en prévalent. Pour autant, le trio de Wellington apporte un contenu jamais plagié, et presque toujours de haute qualité. Musicalement, l’inspiration Kyuss-ienne est celle qui semble la plus claire, tangible dans la façon qu’a Josh Micallef de poser sa voix d’une manière très comparable à John Garcia (à l’image du couplet de “Backdoor” ou de celui de “Long Drive”) mais aussi à certains riffs – du même Micallef, qui assure aussi les lignes de 6-cordes – que l’on peut lier aux derniers albums du feu-quatuor californien (l’intro troublante de “Long Drive” par exemple). Mais cantonner Mammuthus à un ersatz serait une erreur : derrière ces quelques moments épars, la demi-heure de musique proposée (trop courte !) brasse des courants plus variés, et apporte de belles choses au genre. Le trio ratisse large au fil de ses 7 titres, du stoner sablonneux pur jus jusqu’à des plans quasi doom parfois (“Bloodworm”), avec des plages de hard rock punchy (“King of the Dead”), s’essayant même avec réussite au full instrumental (“Monolith” qui mêle des plans à la My Sleeping Karma à un final quasiment post-rock). On notera aussi la prise de risque du titre conclusif “Formless”, un titre atmosphérique emmené par un chant féminin (par E.J. Thorpe du groupe End Boss, un autre groupe néo-zélandais intéressant, qui est moins lié au stoner) qui se termine sur un mini refrain d’une minute d’un growl surprenant (un contraste sonore un peu cliché ?).
Bons riffs, bons arrangements, audace, bon groove… Tous ces éléments ajoutés à la qualité d’écriture du combo rendent l’écoute d’Imperator non seulement enthousiasmante mais surtout fortement recommandable.
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