Les ex-locataires de la régie Svart effectuent leur retour sur les devants de la scène moins de deux piges après leur méfait précédent : « Death By Burning ». Désormais hébergés par l’importante structure teutonne Nuclear Blast Records, laquelle n’a pas son pareil pour mettre le grappin sur tout ce qui se fait d’intéressant dans toutes les catégories gravitant autour de la scène metal, les Hamburgers nous délivrent un florilège de violence aux influences diverses qui s’avère au final d’une brutalité qui tend à la perfection.
La structure de Donzdorf avait – comme à l’accoutumé – bien teasé la production à venir de ses poulains et ça faisait quelques temps que les puristes qui suivent le duo trépignaient d’impatience : celle-ci n’aura pas été veine mes cadets ! « Ode To The Flame » tient bien plus que ses promesses : c’est un véritable carnage de presque quarante-cinq minutes. Hanno Klaenhardt, aux cris et à la guitare ainsi que son acolyte Erinc Sakarya, aux baguettes et aux hurlements, ont clairement élevé leur musique à un niveau supérieur en ce qui concerne sa brutalité. C’est magique !
Les vocalises, déjà peu susceptible d’intégrer un télé-crochet, ont gagné quelques degrés sur l’échelle de la folie malsaine et les tempi gagné en urgence. Si j’ose, nous avons affaire, avec cette nouvelle livraison, à un produit expurgé de tout ce qui pouvait encore paraître soft sur leur plaque précédente ; cette dernière s’adressant par ailleurs plutôt à un public de puristes bourrins pas tout à fait nets.
Ce saccage presque ultime figurera en bonne position parmi les productions qui vont marquer cette année et ce n’est pas le fruit du hasard que de rencontrer le binôme perturbé sur les plus grandes scènes des festivités metal et stoner qui jalonnent la belle saison. Les ajouts, peu retenus, de dissonances stridentes sur certaines compos dont « I Omen » ou « Carnal Rising » – qui ouvre le sabbat – enrobent un style qui rassemble grosso merdo la plupart des grandes tendances DIY que sont le crust punk, le doom ou le metal extrême. Capable de fédérer les fans d’Eyehategod ou d’Hypocrisy, Mantar s’est laissé aller dans le martial sur des plages comme « Schwanenstein » ou « Born Reversed » avec une classe certaine. Ils ont surtout déployé une énergie de brute épaisse pour scotcher l’auditeur de bout en bout de cette ode à la Flammenküche sans lui laisser le moindre répit, mais surtout sans jamais le lasser malgré l’outrage fait à ses fabriques de cérumen.
Là où on atteint le summum avec cette bande-son idoine pour pratiquer un peu d’automutilation à grands coups de tessons de bouteille c’est quand on se plonge dans le marigot que sont le barré « Praise The Plague », qui une digression de quatre minute au tempo évolutif, et surtout « Sundowning », une longue litanie ralentie et l’ultime ogive de la plaque.
Bravo les Teutons : vous avez conçu sur ce coup le skeud de dégénéré ultime qui donne envie des se frapper la tête contre du parpaing jusqu’à y répandre le contenu de sa boîte crânienne. Les épicuriens vont adorer !
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