Monolord est un groupe indispensable. Un trio qui va vous sauver votre année musicale, rien de moins. Et le pire c’est qu’ils vont le faire en usant d’une recette aussi simple qu’imparable, celle que Nirvana avait imaginée, il y a plus de 25 ans déjà. Une méthode aussi bête qu’un riff répété en boucle, alternant son clair et distorsion, servi par un refrain qui ne quitte pas l’encéphale. Un scandale. Car si Monolord sort du lot des nombreux disciples du Sabbath, c’est bien grâce à ce son pachyderme, buriné à la fuzz, conférant au groupe une signature sonore claire et identifiable, comme Electric Wizard l’avait fait à l’orée des années 2000 et comme si peu de groupe sont capables de faire, finalement. On ne le dira pas assez, mais la signature sonore est essentielle, cela fait la différence entre un bon groupe heavy et un banal copycat. La formation de Gothenburg revient donc avec Rust, faisant suite à deux albums et quelques à-côtés et reprenant, note à note, les séculaires traditions du heavy doom, spatial et implacable tel que l’indispensable Empress Rising l’avait défini en 2014 déjà.
Il se trouvera bien sûr toujours des râleurs pour se plaindre du peu d’originalité. Il y en a toujours. N’attendez en effet pas ici une quelconque aération (ou plutôt attendez les dernières minutes d’« At Niceae », le dernier titre) ou une improbable innovation sonore. Mais si 40 minutes de fuzz obèse est quelque chose qui vous parle, alors vous évoluerez, avec Rust en terrain connu. La galette déborde de titres mémorables, tels « Where Death Meets The Sea » et son alternance, entre tempêtes et d’accalmies, « Rust » dont l’intro à l’orgue installe une bien sombre ambiance et « Dear Lucifer » pièce Sabbathienne au refrain imparable. Une trinité, quasi sainte, que l’on retrouvera à coup sûr incluse aux set-lists des suédois. La seconde partie du disque en revanche se veut moins immédiate, proposant plages instrumentales (« At Nicae », « Wormland » encore une fois extrêmement Sabbathien dans l’écriture), et quelques trouvailles de studio (Les violons à la fin de « Wormland », le solo acide de « Forgotten Lands » et le final de l’album), épaississant le propos du disque et faisant de Rust un candidat sérieux aux tops de fin d’année.
J’ajoute, pour relancer que la pochette de Rust est une des plus esthétiques de 2017. Non vraiment Monolord fait les choses bien.
Point Vinyle :
Outre les Test press et de géniales sorties « Die Hard » (portant des noms tel que « John McLane édition ou « The Hans Gruber ») toutes épuisées, il ne vous reste pour trouver votre bonheur que l’édition noir classique, une autre jaune (400ex), une bleue (300ex), une verte (300), une rouille vendue sur la tournée par le groupe (300) et une rouge pour les US (500). Choisis ta couleur en n’oubliant pas que le vinyle de Monolord côte toujours très bien par la suite.
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