Monsternaut – Enter The Storm


Détour par la Finlande aujourd’hui pour y découvrir le second opus d’un trio au stoner crasseux bien accrocheur. Après un double EP, fusionné en 2016 pour constituer un seul et même album, appelé Monsternaut, Heavy Psych Sounds signe à nouveau avec le groupe deux ans plus tard et produit Enter The Storm. Douze pistes d’une galette difficile à manipuler tant elle est lourde.

Écouter cet album équivaut à conduire une machine de guerre. Dès l’intro de « Winter », les riffs évoquent d’énormes V8 montés avec turbo qui démolissent toute tentative de résistance. Ici les arbres sont couchés par terre, le sol recouvert de cendre, et le ciel crache des flammes. On parle davantage d’hiver nucléaire.

Cette lourdeur bestiale est assurée par un jeu de batterie efficace, et par une fuzz crade au possible branchée à la fois sur la basse de Jani Kuusela et sur la gratte de Tuomas Heiskanen. Pourtant, c’est la voix de ce dernier qui nous suggère le plus vite l’influence majeure du groupe. Car si Fu Manchu incarne l’aîné maigrelet et talentueux qui passe ses après-midi à sillonner les skateparks avec ses potes, Monsternaut est sans conteste son frère obèse qui roule à fond de balle dans son pickup dégueulasse et défonce les boites aux lettres à coup de batte de baseball. Une parenté qui, une fois remarquée dans des morceaux tels que « Landslide » ou « Filled with Vain », se révèle difficile à ignorer.

En dépit de la qualité des compositions, on peut leur reprocher une certaine redondance. Une fois passé « Back to universe » l’album semble s’essouffler. Les riffs ne séduisent plus autant, les solos surviennent quasi toujours au même moment et le chant ne s’ose guère en dehors des sentiers battus. On déplore presque le trop plein d’énergie qu’on bénissait au départ. Puis arrive « Enter the storm »…

Avec son rythme galopant, ce titre nous retire toute réticence. L’écriture permet de souffler pendant le refrain là où le couplet nous désarticule totalement les vertèbres cervicales. Une pièce équilibrée et aboutie qui mérite de donner son nom à l’album. Elle s’éteint à peine que « Swallowed by the earth » nous cueille. Presque sans prévenir, on se retrouve balloté dans un groove lancinant mais tout ce qui existe de plus burné. On y déniche même un passage doom qui trouve en fin de compte parfaitement sa place. Il viendra d’ailleurs clôturer cet album sur de francs accents pyschés et ainsi nous prouver que le trio finlandais reste capable de nous surprendre. S’ils se décident à tout mêler lors de leur prochain album, on pourrait bien obtenir une incontournable pièce maîtresse.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

Note des visiteurs
   (8.75/10 - 8 votes)

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1 commentaire
  • Moins intéressant et énergique que le 1er je trouve, excepté les 2 derniers, et encore. Et on sent gravement le pompage sur Fu Manchu dans l’agacement des morceaux et même la voix, ce qui donne plutôt envie d’aller mettre un album des vrais maîtres du riff que de remettre ce Enter the storm.
    Maintenant, pour les novices qui découvrent le groupe sans avoir de référence, c’est l’album idéal qui accompagne un barbuc entre potes bruyants et bières à volonté.

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