Tel un appel à l’hommage et aux valeurs pures et dures du son Stoner/Rock, Monsternaut débarque enfin avec son premier album éponyme. Il aura fallu attendre deux EP avant que le trio finlandais propose un opus complet de neuf titres que nous allons décortiquer comme il se doit.
On ne va pas se mentir, dès la première écoute, on pourrait croire qu’on s’est encore trompé de CD et qu’un Fu Manchu ou autre mets Californien s’est glissé dans la platine. Car il faudrait vraiment avoir été dans un coma de trente ans pour ne pas s’en rendre compte. Ici, il n’est pas question de réinventer quoi que soit, juste de compléter l’univers Stoner aux accents de Monster Magnet et autres Queens Of The Stone Age. Faut-il pourtant s’en plaindre ?! Oui et non, car en effet, les premières écoutes pourraient nous donner cet effet de tribute band. Mais la critique serait bien trop facile. Non, ce premier album recèle de belles surprises caractérisées par une recherche sonore bien originale et groovant entre le reflet des guitares fuzz style années 90 mais aussi des charmantes productions de ce début du XXIe siècle. Alors oui, cet opus n’est finalement qu’un rassemblement des deux premiers EP, mais il est clair que l’homogénéité globale est à ravir. C’est en soi un mélange de Stoner et de Desert Rock très classique sans artifice ou prise de risques, mais l’ensemble fonctionne très bien.
En même temps, pourquoi s’interdire ce qui fonctionne. Il suffit d’ouvrir la danse avec le premier titre « Dog Town » qui nous rappelle bien volontiers l’introduction de l’album Songs For The Deaf avec ses riffs accrocheurs, de la fuzz en veux-tu en voilà, un duo basse-batterie hyper rythmique et une voix qui pourrait faire la jonction entre Fu Manchu et le groupe français Rescue Rangers. Niveau ambiance métronomique, mettez-vous « Caravan » et vous comprendrez que le groupe alterne souvent entre rythmiques rapides et bien lentes, histoire d’accrocher sur les ponts. Pas de solos, pas trop de longueurs, juste un bon moment entre copains ! Puis pour le côté plus méchant et plus psychédélique, rendez-vous sur « Black Horizon » et « Mexico » : vous ne serez pas déçus, dans la mesure où ces deux titres sont certainement les plus originaux et donc les révélateurs d’un groupe en pleine ascension.
Ce premier opus de Monsternaut est donc une valeur sûre pour ceux qui veulent juste entendre du bon son fuzzy Californien des années 90. On attend maintenant que les Finlandais se lâchent un peu plus pour nous offrir quelque chose qui forgera leur identité, et il n’y a aucun souci à se faire, ils en sont clairement capables.
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