« Pourquoi changer une formule qui fonctionne ? », « C’est dans les vieux pots qu’on n’apprend pas à un singe à faire la grimace », « Mais qu’est-ce que t’as fais des tuyaux ? » car voici que déroule Abyssinia le nouveau Mos Generator édité chez Listenable Records et travaillé dans le même pétrin que son prédécesseur, « Electric Moutain Majesty ». Rien de neuf sous le soleil donc, on reste dans l’efficace et le ciselé, l’énergie rock et le savoir-faire (CtrlC/CtrlV) question saintes écritures et reliques 70s.
On se retrouve donc plongé dans un melting-pot d’influences un peu passéistes, un peu psychés, un peu pop (trop?) et finalement, difficilement acceptable et immersif. On traverse l’album de manière pataude et sans réel intérêt. Le trio joue son southern rock depuis 16 ans déjà et l’on sent l’envie de recherche et de s’amuser derrière chaque compo de l’album. Mais à trop vouloir faire on se retrouve avec un disque sans réelle identité. Connaissant les gonzes on ne peut douter de la sincérité de la démarche mais le compte n’y est pas.
A dire le vrai, le paysage actuel est tellement embourbé dans son revival 70s que sortir du lot n’est pas chose aisée. Reste qu’en recentrant le débat, Mos Generator pourrait avoir de sérieux arguments à faire valoir. Il suffit d’écouter le morceau de clôture « Outlander » pour s’en convaincre, ou le début de « There’s no return from nowhere ». A mon sens une volonté sombre et folk sied plus aux américains que leurs expérimentations acides et pop/psychées.
La facture technique de l’album est bonne, on est toujours attaché à la bonhomie du trio mais Abyssinia ne restera pas dans les annales. Une semi-déception donc quand on connaît les qualités du combo. On ne doute pas que ce dernier saura rebondir, ré-affirmant son identité en clarifiant le parti-pris de ses lignes esthétiques.
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