Avec un nom comme Mothertrucker, on s’attend à ce que ça dépote, qu’un trio de baroudeurs poussiéreux, la clope au bec, humant bon la sueur et la binouse tiédasse, débarque dans le studio, qu’un gratteux remonte son froc usé, renifle, branche son jack, tourne le potard de volume à fond, et commence à éructer derrière son micro en faisant des moulinets avec sa gratte ! Et ben non… Mothertrucker est plus dans une mouvance instrumentale froide, type “post stoner”, tendance Neurosis sans la voix.
Sur cette base, les anglais ne déçoivent pas : ce qu’ils font, ils le font bien. A 3 seulement, ils balancent un mur sonique compact et raide, sailli de riffs secs comme des coups de trique. Ici ou là, des leads de guitare peuvent nous rappeler les passages les plus “psychédéliques” de Kyuss, par exemple. Un peu plus loin, les lointains et lancinants licks de guitare légèrement dissonants font inévitablement penser à Yawning Man. Vous l’aurez compris, quelques relents purement stoneriens bassement organiques satisferont les plus rudes d’oreilles d’entre vous.
En revanche, si vous aimez votre stoner “pied au plancher”, in your face, Mothertrucker n’est pas fait pour vous : compos alambiquées fleurtant allègremant autour de la dizaine de minutes chaque, le trio grand-breton est plus dans un trip ambiant-planant-labourant… Et ils pratiquent l’exercice remarquablement.
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