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Mudweiser – Angel Lust

Si ce « Angel Lust » devait nous prouver une seule chose, c’est que Mudweiser n’était finalement pas le groupe d’un seul album, le side-project de qui-vous-savez. Plusieurs tournées dans l’hexagone et ce nouvel album nous prouvent le contraire. Au-delà, ce disque est par ailleurs la preuve que Mudweiser est quand même un groupe qui mérite qu’on s’intéresse à son cas, à plus d’un titre. Les sudistes ont donc choisi de nous revenir, encore une fois avec un titre d’album fun et décalé. Sont pas là pour se prendre la tête, et ça tombe bien : nous non plus.

On entame donc l’écoute par le particulièrement pesant « Bloody Hands », qui reprend là où « Holy Shit » nous avait laissé : en terrain très boueux. Le riff complètement Down-ien qui introduit « Rumble love » nous rappelle les tendances sludge metal du groupe. Le titre évolue d’ailleurs vers un passage mélodique psyche pas mal gaulé sur la fin, bien joué. Une bonne transition vers « Dead Point » qui rappelle qu’au-delà du sludge « moyen », la vraie principale influence du groupe semble plutôt être Black Sabbath. Autre pièce de bravoure de l’album, « Swimming on the bottom », avec ses 7min30 épiques d’un mid tempo poisseux à souhait, qui se termine en volutes d’harmonica bien senties… Le pur blue grass « Black Bird » fait un peu trop cliché pour être honnête (et pris au sérieux), on attend donc de retrouver nos furieux à l’œuvre sur « Chuck a luck » pour reprendre une rasade de gros stoner metal. Nouvelle baisse de tension avec la power balad « Foreplay », un peu clichée… Heureusement « Witch song », l’un des titres les plus catchy de l’album, déboule pour faire oublier ce petit moment de mou. Parfait vecteur pour permettre à Ole de générer quelques riffs bien sentis et à Jay pour faire ronfler sa basse bien saturée et groovy, , le titre fonctionne bien. On regrettera occasionnellement (notamment sur ce titre) l’accent anglais perfectible de Reuno, rien de grave… Encore 7 minutes de balade avec « Burning Tree », un titre bien poisseux, un peu lent toutefois. Heureusement « Black Road » vient bien clôturer la galette sur une dernière compo pas piquée des vers. Quand ils reprennent en conclusion le « Night In White Satin » de Procol Harum, on sourit gentiment à l’écoute de cette bluette psyche comme violée par un gang de bikers… Un peu cliché au final, mais quand même sympa, ne boudons pas notre plaisir.

Plus fort, plus ambitieux, globalement meilleur que « Holy Shit », ce « Angel Lust » ne pète pas pour autant plus haut que son cul. Il délivre un beau rendement de gros riffs pâteux, dans un esprit fun et sans prise de tête. Le quatuor n’a pas prévu de réinventer le genre, ils ont surtout choisi de se faire plaisir, de faire plaisir et public, et de graver sur vinyle quelques compos qui leur permettront de reprendre la route au plus tôt pour distribuer quelques baffes scéniques de bon aloi. Mudweiser s’acquitte de ces engagements avec honneur, et parvient même à délivrer des compos de qualité honorable dans l’exercice, on n’en attendait pas tant. Une plutôt bonne surprise !

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