2007 sera finalement l’année de Ramesses. Après les sorties en 2004 et 2005 de leur 2 ep’s qui, s’ils s’annonçaient prometteurs, nous laissaient un peu sur notre faim, voici enfin venir l’obscure entité, annoncée depuis décembre 2005, « Misanthropic Alchemy ». Si l’attente fut longue, elle ne fut pas inutile.
Après un départ en fanfare qui pourrait nous laisser nous méprendre, rapide, véloce et venimeux, la seconde plage débutant à peine deux minutes après nous fait revenir sur nos pas. Ramesses est toujours ce mastodonte rampant et vicieux.
Avec un son très proche de celui de The Tomb, enregistré au même moment, on retrouve ce déluge de saturation duquel émerge une quantité non négligeable de riffs tétaniques et râpeux, répétés dans une boucle quasi infinie de saturation. Le trio avait expliqué lors d’interview leur façon de composer se résumant à des jams à forte teneur en THC. C’est aujourd’hui une confirmation : l’écoute de Misanthropic Alchemy transpire ce coté aventureux et délétère. Une masse sonique nocive se répandant comme une brume toxique respirant l’occulte, comme l’atteste les samples fréquents de films d’horreur old school des 70’s (les meilleurs donc, simple avis personnel), utilisés plus intelligemment qu’en ouverture de morceaux comme il est souvent coutume, certains revenant même en tant que ‘refrain’ si tant ce terme puisse être employé ici pour décrire ces longs jams hypnotiques et psychotiques.
Cette impression malfaisante est finalement parachevée par la voix gutturale d’Adam Richardson, ajoutant, comme s’il en avait été encore besoin, une touche de malaise supplémentaire.
Misanthropic Alchemy tient au final toutes ses promesses. On nous avait annoncé un album grandiloquent, tenant autant du doom metal le plus insidieux que du rock psychédélique et si toutefois les forces telluriques semblent l’emporter, difficile de trouver une quelconque accroche durant les premières écoutes tant l’essence de la musique se fait insaisissable, les rythmes parfois quasi tribaux de Mark Greening se mélangeant aux riffs acides pour mieux nous noyer.
Ramesses avait besoin de confirmer son potentiel, c’est chose faite avec cet album à la musique plus qu’imagée et de l’écoute de laquelle on ressort avec la vision d’une Angleterre profonde, brumeuse et ésotérique. La parfaite représentation sonore des indicibles horreurs qu’a pu tenter de décrire Lovecraft. Dérangeant.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
Laisser un commentaire